LA MONTAGNE - 4 février 2009


Le Brivadois et le Velay n'ont toujours que des solutions transitoires pour la gestion de leurs déchets ménagers. Et le dossier préoccupe les élus du Conseil général.

Sartre disait « l'enfer, c'est les autres ». Aujourd'hui, en Haute-Loire, on dirait plutôt « le centre d'enfouissement, c'est chez les autres ». Lundi après-midi, à la fin de la session budgétaire (voir notre précédente édition), les conseillers généraux ont approuvé la révision du plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés. L'occasion d'un débat animé autour d'un « sujet difficile et tabou », selon les termes de Joseph Chapuis.

Michel Joubert et Gérard Roche ont eu beau répéter que le Département n'a qu'un rôle de planificateur en la matière - « l'application de nos directives relève ensuite des communes ou des communautés de communes »-, les élus avaient visiblement envie de percer quelques abcès. Par le passé, ils ont déjà tranché pour l'enfouissement. Mais si la solution est choisie, reste à trouver des sites pour la mettre en oeuvre.

« Le site adéquat se trouve toujours chez l'autre, constate le président Roche. Je regrette la malhonnêteté intellectuelle systématique des opposants qui inventent tout et n'importe quoi pour faire capoter les projets. Mais il faut bien avouer aussi que les élus manquent de courage. On trouve des solutions pour les déchets hautement toxiques alors qu'on est dans l'impasse pour les déchets ménagers et les boues. C'est un comble. »

Tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne, comme l'a souligné Michel Joubert : « Si cela semble fonctionner correctement sur l'Est, on ne peut pas en dire autant pour le reste. Il y a des sociétés privées qui sont prêtes à prendre le relais de collectivités qui ont eu du mal à faire aboutir ces projets. Les élus ont montré leur impuissance alors j'espère que ces initiatives aboutiront. Après tout, c'est devenu un secteur industriel comme un autre ».

Concerné au premier plan, Jean-Noël Lhéritier a d'ailleurs regretté ne pas avoir été mis au courant immédiatement de l'existence de cette initiative privée à Saint-Beauzire.

« Ce qui nous inquiète, c'est l'ampleur potentielle de ce projet à travers son emprise foncière (plus de 130 hectares), explique l'élu du Brivadois. Nous serons vigilants. Si le projet du Sictom d'Issoire-Brioude aboutissait dans le Puy-de-Dôme, cette initiative privée perdrait de son retentissement. Nous ne voudrions pas non plus devoir stocker en Brivadois les déchets du Velay (NDLR : qui lui non plus n'a pas de site depuis l'échec de Chastel-Ligou). Cela pourrait dégrader nos relations. Il faut donc que le SIVETOM se remette à chercher un site de son côté. »

Philippe Vignancour a tenu à rester prudent : « Aujourd'hui, il y a un projet mais aucun dossier officiel de déposé ». Michel Joubert a alors concédé quelques précisions : « on ne peut pas reprocher aux porteurs du projet de prévoir une surface assez grande pour protéger et intégrer leur site d'enfouissement. Celui-ci serait d'une vingtaine d'hectares et permettrait un traitement de proximité des déchets ».

« Il existe aujourd'hui des solutions propres et efficaces, a conclu Gérard Roche. Il ne faut pas négliger les solutions privées. Mais si le Brivadois trouve une solution consensuelle et collective, je ne vois pas pourquoi nous la rejetterions. »

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