JOURNAL LA MONTAGNE - 28 Mai 2009 -

Floue, complexe, la question des déchets taraude la Haute-Loire. Suspendue à un plan d'élimination des déchets en révision, mais aussi au projet de Pizzorno à Saint-Beauzire.

Patricia Cerinsek patricia.cerinsek@centrefrance.com

A Vazeillette, sur la commune de Saint-Beauzire, les études de terrain ont commencé. Mandaté par Pizzorno, un cabinet sonde le sol qui pourrait accueillir le projet du groupe varois : un centre d'enfouissement et de traitement des déchets des ménages et des artisans. Des déchets « non dangereux », comme le souligne le responsable regional de Pizzorno mais qui inquiètent. Un centre qui accueillera les déchets du Puy-en-Velay, plus largement ceux du centre de la Haute-Loire, voire du sud et des communes limitrophes. 80.000 tonnes en tout.

L'inquiétude des habitants, relayée par l'association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois (ASEB) ? La taille du projet, son devenir aussi alors que la Haute-Loire échoue depuis des années à trouver une solution départementale à l'élimination de ses déchets. Et puis, face à la relative unanimité des élus ponots qui verraient là le bout du tunnel, qui plus est hors de leurs terres, il y a l'attentisme brivadois. Un silence mal vécu.

« Soit on accepte d'être considéré comme un pays sous développé, soit on ne l'accepte pas, résume le président de l'ASEB Louis Lagrange. Mais le projet déborde de l'intérêt direct de deux-trois communes. Il concerne 17.000 habitants ».

Carence des collectivités, impuissance des élus à trouver une solution? Résultat, le privé a fini par s'engouffrer dans la brèche. D'autant qu'en matière de déchets, le retard accumulé confine à l'urgence. Pizzorno n'a pas mis longtemps pour prospecter le coin.

« La Haute-Loire faisait partie des départements qui exportent la quasi-totalité de leurs déchets », résume d'ailleurs Jean-Philippe Dessaulx. Le projet de l'entreprise varoise arrive au moment où le Conseil général de la Haute-Loire a entrepris de réviser son plan départemental d'élimination des déchets.

Quelle sera la nouvelle carte ? Quelles en seront les frontières alors que l'ancien schéma n'intégrait pas le Brivadois (alors rattaché au plan départemental du Puy-de-Dôme) ? Le centre de Saint-Beauzire récupérera-t-il les déchets du Brivadois, 10 à 12.000 tonnes chaque année ? Comme le souligne Jean-Philippe Dessaulx : « ce n'est pas nous qui décidons. On attend ». Au final, tout le monde attend. « On est dans une partie d'échecs, continue Louis Lagrange. C'est un rapport de force. Le pouvoir est au Puy, les élus du Brivadois refusent pour l'heure de se mouiller. C'est un mauvais choix ».

Pour tenter d'y voir plus clair, pour que, aussi, les élus prennent position, et notamment le président de la Communauté de communes du Brivadois comme le réclame l'ASEB, une commission municipale à la ville de Brioude a commencé à entendre les différents protagonistes du dossier. Les conclusions devraient être rendues avant l'été.

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