Un NON unanime au centre de tri
Réunis lundi soir à Paulhac, les élus communautaires s'opposent au projet de Saint-Beauzire.
LA MONTAGNE 28 Juillet 2009
Un « non » unanime au centre de tri
Lundi soir, à Paulhac, les élus de la Communauté de communes du Brivadois ont unanimement pris position contre le projet de centre de tri et d'enfouissement des déchets de Saint-Beauzire.
Rarement une réunion du Conseil communautaire du Brivadois aura été suivie avec autant d'attention et d'intérêt
Lundi soir, outre les élus des quinze communes membres, une vingtaine de personnes avaient en effet pris place dans la salle des fêtes de Paulhac. Une affluence plutôt inhabituelle Il faut dire que l'un des points inscrits à un ordre du jour par ailleurs sans surprises avait de quoi susciter tout l'intérêt du public, puisque la Communauté de communes devait pour la première fois se prononcer officiellement sur le projet d'implantation d'un centre de tri et d'enfouissement des déchets à « Vazeillette », sur le territoire de la commune voisine de Saint-Beauzire.
Créé en mai dernier par le bureau de la Communauté de communes du Brivadois (CCB), un groupe de travail, composé de onze élus de la commune de Brioude et de la CCB (1), a été chargé, ces dernières semaines, de rencontrer les différents acteurs du projet de Saint-Beauzire (2) et d'établir des conclusions, sur lesquelles les élus communautaires étaient donc amenés à se prononcer, lundi soir. Rapporteur de ce groupe de travail, Roland Chareyron n'aura mis que quelques minutes à présenter le bref rapport des élus. Bref, mais sans aucune ambiguïté !
« Depuis 2000, la Communauté de communes du Brivadois a délégué sa compétence en matière de collecte, de traitement et d'élimination des ordures ménagères au SICTOM Issoire-Brioude, qui a lui-même délégué le traitement et l'élimination au VALTOM, a-t-il d'abord rappelé. Par ailleurs, lors de sa réunion du 8 juillet 2009, la commission consultative chargée d'élaborer le plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) du Puy-de-Dôme a décidé que le périmètre d'étude de ce plan serait bien celui du VALTOM et engloberait donc 78 communes de Haute-Loire, dont les quinze de la Communauté de communes ». Et le maire de Vieille-Brioude d'indiquer que, « dans l'état actuel, le projet industriel de grande ampleur tel que présenté à Saint-Beauzire ne répond pas aux besoins de traitement des ordures ménagères de la CCB, suscite des inquiétudes légitimes de la part de la population et des élus sur l'impact écologique et ne correspond pas aux exigences du Grenelle de l'environnement ». Conséquence logique : « la commission propose au Conseil communautaire de prendre position contre le projet de Saint-Beauzire et de demander que cette position soit prise en compte lors de la révision du PDEDMA de Haute-Loire ».
En écho, Jean-Noël Lhéritier a indiqué que « ce projet, s'il se réalisait, pourrait avoir, à terme, une superficie vingt fois supérieure à l'ancienne décharge de La Taupe ». Et Michel Bergougnoux, conseiller régional, de souligner que « ce type de dossier ne doit pas être abandonné à des structures privées, mais rester de la responsabilité de la puissance publique ». C'est finalement sous les applaudissements de l'assistance et avec les remerciements des deux élus représentant la commune de Saint-Beauzire au Conseil que la Communauté de communes a unanimement suivi les recommandations du groupe de travail et rejeté le projet de centre de traitement des déchets
(1) Roland Chareyron, Maurice Roche, Marie-Christine Degui, Alain Boudon, Régis Fargier, Alain Borel, Brigitte Souchon, Michel Grimault, Maurice Pagès, Alexis Juillard et Guy Pegon.
(2) Les représentants du groupe Pizzorno, porteur du projet ; l'association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois (ASEB) ; Michel Joubert, vice-président du Conseil général ; Jean-Noël Lhéritier et Philippe Vignancour, conseillers généraux de Brioude Nord et Brioude Sud ; Gabriel Gay et Didier Vigouroux, président et directeur du SICTOM Issoire-Brioude.
Christian Lefèvre christian.lefevre@centrefrance.com
Commentaires
Clairevoyance, honnêteté,compétence et bon sens.
Les conclusions de la commission sont exemplaires par leurs motivations. Tout est résumé en quelques lignes précises, percutantes, sans appel tant elles sont remplies de bon sens et de respect des Brivadois. Elles sont , comme d'habitude, relayées avec beaucoup de pertinance et d'objectivité par la presse locale. J'en retire une grande satisfaction.
Cette décision va certainement déplaire à ceux qui, au Puys en Velay, ont pris le risque personnel de "couvrir" illégalement le groupe Pizzorno au détriment des intérêts du Brivadois. Je leur dit, allez voir au Cannet des Maures, comme je l'ai fait moi même, à quoi ressemble un désastre environnemental et humain sur le principal site français de Pizzorno. L'essentiel des activités et des salariés de ce groupe sont situés en Afrique .
Localement, cinq ou six personnes qui espérent en retirer un gros profit vont être déçus. Elles vont voir s'éloigner les promesses de loyers exorbitants, les énormes indemnités ou commissions et même les rémunérations bidons du président de la commission de contrôle de la pollution.....Le tout, bien sûr, payé
à terme par nous même à travers la taxe obligatoire d'enlèvement des ordures.C'est ce que l'on appelle un projet privé qui consiste à vendre notre environnement et notre bien être avec l'argent des futurs victimes.Pourqoi un projet public comme à Saint Flour , raisonnable sur 8 ha, n'a t'il pas été étudié par le Conseil Général ? Il est certaiement plus facile pour l'administration et l'ADASEA de faire sortir de secteur agricole d'ordre public,80 ha que 8 ha ? Il est quand même difficile de croire le préfet, quand il affirme par lettre du 9 juillet 2009 qu'il a appris par la presse l'existence d'un tel projet.
La commission , en toute indépendance, ne s'est pas laissé influencer par le tract publicitaire , trompeur, de Pizzorno diffusé à grand frais dans toutes les boites. Cette belle histoire imagée est différente malheureusement de la réalité si on se réfère aux agissements de Pizzorno sur son site du Cannet des Maures étayés par de nombreux témoignages publiés abondamment sur le blog de Jackie Boureneton. Pour ma part, je ne reléverai pour l'instant qu'une indélicatesse dans le statut juridique annoncé de bail. Le propriétaire bailleur restera ainsi responsable des nombreuses actions en réparation des préjudices alors que la responsabilité de Pizzorno sera couverte par l'arrêté du réfet.
Les Brivadois ne sont pas des sous développés et ne se laisseront pas faire.Préparons dés maintenant la dernière étape judiciaire qui sera longue, difficile et que nous gagnerons.