L'Eveil De La Haute Loire > Dimanche 13 Septembre 2009

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FAITS-DIVERS

Cayres : levée de boucliers contre le projet de centre d'enfouissement de déchets

Le projet de centre d'enfouissement des déchets situé sur les communes de Cayres et de Séneujols (près du village du Ronzet) suscite une levée massive de boucliers.

Preuve en a été donnée vendredi soir à Cayres dans une salle bondée. Environ 500 personnes ont participé à la création d'un collectif «Préservons le Plateau du Velay Volcanique». Deux habitants Vincent Dewilde et Philippe Mazet ont, photos à l'appui, exposé les risques encourus selon eux par la réalisation d'un tel projet.

"Alors qu'ont démarré des travaux de sondage et que cette étude de sol est sous surveillance 24h sur 24, aucun élu ne connaît à cette heure l'étendue de ce projet, ni son avancement et encore moins son commanditaire", ont-ils fait valoir.

Il s'agirait de la société 2N environnement (83) qui conduirait cette étude. Le collectif se veut indépendant des élus même si nombre d'entre eux assistaient à cette réunion : les maires des communes concernées (Serge Boyer et Marc Mouret) mais aussi les élus de la communauté de communes du pays de Cayres Pradelles autour de leur président Guy Hilaire qui ont fait part de leur franche hostilité.

A quoi ressemble un centre d'enfouissement ? "nous en avons visité plusieurs : imaginez un tas d'immondices de 50 mètres de hauteur, sur une trentaine d'hectares, au pied des monts du Devès, dégageant des odeurs nauséabondes plusieurs kilomètres à la ronde", expliquaient les responsables du collectif qui poursuivaient :

Mobilisation massive à Cayres vendredi soir.

«Les impacts seraient considérables sur le plan économique, touristique, écologique et agricole : pertes des appellations liées à l'AOC ou à la culture du bio, écosystème perturbé, baisse de la taxe professionnelle, dévalorisation du bâti, risque d'incendie, inflexion de l'activité touristique à quelques kilomètres du lac du Bouchet, classé espace naturel sensible et deuxième site le plus visité du département après Le Puy...»

"QUAND LA MONTBERTE A PERCÉ"

La protection de la ressource en eau apparaît comme l'un des arguments forts de la mobilisation. "On ne nous fera pas croire qu'une simple bâche protégera pendant des décennies le sous-sol. Or, le site comporte d'innombrables sources dont certaines (Le Besson et le Roulon) alimentent les habitants du Puy. Que se passera-t-il dans dix, vingt ans ou plus ?", demandait M. Dewilde. Marc Mouret annonçait que le Conseil général mènerait une étude sur l'eau.

Et la source de Montberte située à moins de 100 mètres du lieu d'enfouissement ? C'est une poche d'eau qui se déverse temporairement mais en abondance inondant les prairies du Ronzet. "Les anciens disaient qu'elle coulait souvent avant une catastrophe comme les guerres. Je suis certain qu'elle va couler à nouveau avec ce qui arrive", se désolait un des habitants.

Plusieurs responsables agricoles comme le président de Cilverpuy Jean-François Beraud ont parlé "d'aberration qui nuit à l'image de la lentille". Le collectif évalue les déchets accueillis à plus de 260 tonnes par jour.

Le combat s'annonce long pour les opposants qui vont multiplier les actions mais dans la légalité : tracts, pétitions