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Après l'annonce la semaine dernière de la poursuite du projet de centre d'enfouissement à Cayres et Séneujols, l'opposition se mobilise à nouveau. Le collectif Préservons le plateau du Velay volcanique et les élus de la communauté de communes de Cayres-Pradelles annonce la tenue d'une réunion publique ce vendredi 16 octobre à 20h30 à la salle polyvalente de Cayres.

L'annonce ce lundi 5 octobre de la poursuite du projet de centre d'enfouissement au village du Petit Ronzet, sur la départementale 33, (lire notre article) a fait l'effet d'une bombe parmi les opposants. Après le choc, le collectif Préservons le plateau du Velay volcanique et les élus de la communauté de communes de Cayres-Pradelles en viennent à certains conclusions.

Tout d'abord, "comment ne pas s'étonner, s'interrogent-t-ils dans un communiqué, de la rapidité avec laquelle le cabinet 2N Environnement a trouvé un porteur pour ce projet alors qu'une semaine auparavant le dirigeant du bureau d'études prétendait qu'il n y avait pas de donneur d'ordre ?" En effet, à peine les résultats des forages révélés, la société SITA, filiale de SUEZ Environnement, se proposait de se charger de l'exploitation du centre de stockage des déchets. Pour le collectif PPVV, cette rapidité "relève du mensonge dans la mesure où Vincent Borel, directeur du développement chez SITA était déjà venu voir les élus de la communauté de communes de Cayres Pradelles en se présentant comme appartenant à la société 2N Environnement". Par conséquence, le collectif PPVV et les élus doutent de l'impartialité des études menées sur le centre d'enfouissement au Petit Ronzet.

Deuxièmement, ils s'étonnent de l'absence d'autorisation de la Direction Régionale de l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE) pour effectuer les sondages au-delà de 10 mètres de profondeur malgré l'interpellation faite au préfet par courrier du maire de Séneujols le 8 septembre dernier. Et demander : "qu'en serait-t-il demain lorsque la société SITA devra respecter les normes et les lois en matière de protection de l'environnement alors qu'elle ne respecte même pas aujourd'hui la simple formalité administrative de demande d'autorisation de faire des sondages ?"

Pour le collectif PPVV et les élus , cette "légèreté" de la part de SITA est également visible dans les présentations du projet qui ont été faites cette semaine aux différentes collectivités. En effet, les sondages ont montré la présence de deux nappes phréatiques sur le site, l'une à 24 mètres de profondeur et l'autre à 51 mètres. Pourtant, la société 2N Environnement affirme qu'il n'y aurait pas de risque de pollution des eaux souterraines. Balivernes, répondent le collectif PPVV et les élus :"ce n'est évidemment pas la présence d'une géo-membrane plastique qui, sous l'effet des déchargements ou même des incendies réguliers sur ce type d'installation empêchera les eaux pollués de s'infiltrer dans les nappes alimentant les habitants de l'agglomération du Puy".

Par ailleurs, leur inquiétude grandit pour les exploitations agricoles de la zone AOC de la lentille verte du Puy. Celles-ci, déjà fortement touchées par la conjoncture, pourraient subir des pertes à cause des périmètres de protection imposés par le centre d'enfouissement.

Les élus du Pays de Cayres-Pradelles et le collectif PPVV réaffirme que le site du Petit Ronzet n'est pas approprié pour recevoir l'enfouissement de déchets ménagers parce qu'il présente de nombreux risques non maîtrisés et non maîtrisables. "D'ailleurs, font-ils remarquer, il conviendrait plutôt d'appeler ce projet sous le vocable de centre d'amoncellement de déchets puisque SITA souhaite empiler des déchets ménagers sur 30 mètres de hauteur par rapport au terrain naturel". Et de noter que "SITA s'abstient bien de parler de l'impact visuel d'un tel projet dans sa présentation. Faut-il considérer que l'extraction du basalte dur du plateau volcanique a un coût tel qu'il compromet le retour sur investissement du projet ?" Ainsi, en vertu du principe de précaution et de préservation inscrit dans la constitution française depuis février 2005, les élus et le collectif PPVV demandent l'abandon du projet à Cayres et Séneujols.

Ils reconnaissent que le problème des déchets ménagers en Haute-Loire est un réel problème, mais pour eux celui-ci "ne peut pas être laissé à la seule initiative d'un investisseur privé". Au contraire, il devrait faire l'objet d'une concertation à l'échelle départementale mené par les élus "avec tout le courage politique que cela implique". A ce propos, le collectif PPVV souhaite remercier l'ensemble des élus présents de leur soutien et s'associe pleinement à la délibération prise par la communauté de communes de Cayres-Pradelles la samedi 3 octobre dernier (lire notre article).

Sur le terrain, le collectif Préservons le plateau du Velay volcanique promet qu'il mettra en place dans les prochains jours des actions "en s'inscrivant évidemment sur le terrain de la légalité en dehors de toute querelle politicienne stérile". Une première réunion publique se tiendra donc ce vendredi 16 octobre à 20h30 à la salle polyvalente de Cayres. Celle-ci sera précédée à 8h30, toujours à la salle polyvalente, d'une assemblée générale extraordinaire avec, comme ordre du jour, la modification des statuts. L'ensemble des adhérents du collectif PPVV y sont invités.