Journal LA MONTAGNE 21 Octobre 2009

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La Montagne > Edition de Haute-Loire > Mercredi 21 Octobre 2009

PUY-EN-VELAY

Les élus veulent « reprendre la main » Lors de la session de lundi, Marc Mouret, conseiller général de Cayres, est revenu sur le « scandaleux » projet de CET au Ronzet.

« Le choix de ce site est absurde et incompréhensible. Pour des raisons agricoles (culture de la lentille), sanitaires (eaux du Devès), touristiques (Respirando), économiques ou en terme de développement (qui viendra s'installer ici ?). Pour trouver une solution, les élus doivent reprendre la main. » Marc Liabeuf, s'est montré solidaire de son collègue : « dans le Sud du département, nous n'avons que deux piliers : l'agriculture et le tourisme. Ce projet, qui ne se justifie que techniquement, handicape les deux ».

Jean-Noël Lhéritier a ajouté : « Sita à Cayres et Pizzorno à Saint-Beauzire, même combat ! Je souhaiterai obtenir le même soutien, d'autant plus que depuis juillet et l'annonce que le schéma départemental d'élimination des déchets du Puy-de-Dôme actait la prise en compte de l'Ouest de la Haute-Loire, le projet de Saint-Beauzire ne se justifie plus ». Michel Joubert a profité des débats pour faire une mise au point : « j'ai été mis en cause, avec Laurent Wauquiez, comme quoi l'Agglo aurait commandité un bureau d'étude pour trouver ce site. Je réfute ces accusations. Le choix de ce site ne me satisfait pas plus que ça. Maintenant, il faudra bien trouver une solution. Il est plus facile d'être contre un projet que d'être pour. J'entends que le politique doit reprendre la main, soit. Je ne vois pourtant pas beaucoup de volontaires ».

Gérard Convert s'est félicité de voir que cette polémique avait au moins le mérite de reparler le problème de l'élimination des déchets. Il a souhaité qu'on sorte des oppositions systématiques.

En conclusion, Gérard Roche, personnellement très sceptique face à ce projet, a déclaré : « le Conseil général a la responsabilité de la rédaction d'un schéma et de veiller à ce que les projets soient conformes à ce schéma. C'est tout. Je regrette beaucoup que nous, élus, nous n'ayons pas été assez solides et solidaires pour trouver une solution consensuelle. Maintenant, c'est passé dans le privé et on n'y peut rien. Il nous reste seulement l'enquête publique. Nous nous prononcerons à ce moment, de manière collective et concertée. Les vrais écologistes sont ceux qui veulent traiter ces ordures plutôt que de les envoyer chez nos voisins ».

Également opposés au projet du Ronzet, les Verts de Haute-Loire dénoncent le manque de courage politique des élus locaux.

« Le projet dévoilé par la société Sita a déclenché une vive émotion dans le secteur concerné. Mais nous dénonçons le comportement des élus locaux qui font tout pour se dédouaner. C'est une vraie pantalonnade. » Pierre Pommarel tombe des nues quand il apprend que ces élus veulent reprendre la main sur ce dossier. « C'est ce que nous avons essayé de faire pendant des années, notamment lorsque j'étais président du SYVETOM, insiste Jean-Jacques Orfeuvre. Mais depuis, le SYVETOM a décidé de stopper les études et a ainsi, de fait, laissé la main aux promoteurs privés. » Pour les Verts, compte tenu des densités de population et des volumes produits, la solution la plus logique reste celle qui associe un tri sélectif le plus poussé possible (avec, par exemple, une 3e poubelle, chez les particuliers, pour les déchets organiques) à un enfouissement au plus près des zones de production.

« Nous sommes opposés par principe à une délégation de service public pour le traitement des ordures ménagères car les privés, payés à la tonne, ont surtout intérêt à enfouir le maximum de déchets et sont donc tentés d'élargir la collecte et de se contenter d'un tri minimum. » Pour les mêmes raisons, les Verts sont opposés au projet de Saint-Beauzire.