ZOOM43

Lien vers l'article :

http://www.zoom43.fr/actu/ACT_detail.asp?strId=37458&strArtTypId=2

Le collectif PPVV (Préservons le Plateau du Velay Volcanique) reste mobilisé. Samedi matin, au centre-ville du Puy, une cinquantaine de militants en gilets jaunes se sont réunis pour une vaste opération de sensibilisation contre le projet de centre d'enfouissement de déchets à Cayres.

Afin de ratisser large, plusieurs stands ont été montés à travers le centre-ville (et à Auchan). Les militants sont disséminés : ce n'est pas une manifestation, c'est une opération de sensibilisation. Vêtus de leur gilet jaune fluo, il est impossible de les rater. Sur les stands, on retrouve la pétition du collectif, des bulletins d'adhésion et des plaquettes sur le tri sélectif. La plupart des militants sont originaires du plateau. Parmi eux, Isabelle se sent concernée au premier chef. Il faut dire qu'elle est productrice bio à St Christophe/Dolaizon, à 1.5 kilomètre du site à vol d'oiseau. Rue Vibert, une commerçante interpelle les militants : "Vous ne voulez pas une chaise ? Vous serez mieux". Si certains demeurent indécis, la plupart des passants semblent acquis à la cause du collectif. Sur les 2 000 adhérents que compte actuellement l'association, entre 15 et 20% seraient originaires du bassin du Puy.

En ce jour de marché, la Place du Plot est un emplacement hautement stratégique. Au milieu des étals de fromages et des sacs de lentilles, la liste de signatures s'y allonge à vue d'oeil. Un monsieur qui ne dira pas son nom livre son opinion telle qu'elle lui vient : "Si l'ingénieur il avait réfléchi un peu. Bonnefont (hameau situé entre Cayres et Séneujols), pour celui qu'est pas trop c..., ça veut dire "bonne fontaine" en patois. Ah, c'est des grands intelligents !". "C'est surtout un grand groupe !", regrette un militant.

Le collectif s'arme d'un avocat et d'un salarié

Philippe Mazet est l'un des responsables du collectif et, ce matin, son téléphone portable n'arrête pas de sonner. L'opération doit être cadrée et, surtout, rester pacifique. "Un projet comme celui-là, martèle le militant, il ne faut pas que ce soit 100% privé, il ne faut pas que ce soit géré par une entreprise qui est cotée en bourse et qui est là pour faire du chiffre". Il ajoute que le collectif a engagé un avocat lyonnais spécialiste de l'environnement et du droit public, qui sera payé avec les deniers de l'association. "Des entreprises se sont proposées de nous aider financièrement, poursuit Philippe Mazet, mais pour l'instant, nous n'en avons pas besoin. Nous avons été surpris de la mobilisation et de la générosité financière des gens". Le collectif a également embauché un jeune salarié, qui sera opérationnel à partir du 10 novembre. Spécialiste de ce domaine, il coordonnera toutes les actions du collectif et l'aidera à approfondir tous les sujets liés au dossier.

Parmi les actions à venir, le collectif PPVV prévoit d'installer de nouveaux panneaux aux abords des routes qui mènent au Puy. Il a aussi formé un groupe de travail qui proposera des sites alternatifs d'ici environ un mois. D'autre part, un rendez-vous aura lieu avec le préfet vendredi 6 novembre. Reste à savoir si ce dernier livrera son opinion ou se cantonnera à une position technique et préfèrera attendre le dossier d'expertise...