« CONFERENCE-DEBAT du 27 Novembre- LA PRESSE -2-
- NETTOYAGE ET REHABILITATION par des habitants de »
Rencontre ASEB - PIZZORNO
Journal LA MONTAGNE - Samedi 5 décembre 2009
L'opposition intacte après le face-à-face
Les uns accusent l'autre « de bluffer », l'autre reproche aux premiers « d'être butés ». L'unique rencontre entre le porteur du projet de centre de tri de Saint-Beauzire et ses opposants n'a rien révélé de nouveau.
La rencontre s'est déroulée le mercredi 25 novembre, dans les locaux de la Frane (Fédération Auvergne Nature et Environnement), à Clermont-Ferrand. « J'avais adressé au président de l'ASEB (Association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois) trois courriers qui étaient restés lettres mortes. Alors, j'ai dû la jouer fine ». D'après Jean-Philippe Dessaulx, responsable du dossier pour le groupe Pizzorno, le rendez-vous qu'il avait sollicité avec la Frane était l'ultime solution pour provoquer la rencontre avec les opposants au projet de centre de tri et d'enfouissement de Saint-Beauzire. « Nous ne voulons pas de son projet et, pour l'heure, nous n'avions rien d'autre à lui dire », estime Louis Lagrange, président de l'ASEB.
Un « dialogue de sourds » ?
C'est le sentiment de la direction du groupe Pizzorno au sortir de cet entretien. Les membres de l'ASEB, quant à eux, pointent du doigt « le bluff » de ce qu'ils estiment être une nouvelle « opération de communication ». « Avant l'été, ils nous avaient déjà envoyé un document de présentation du projet à Saint-Laurent-Chabreuges, Saint-Beauzire et Saint-Just-près-Brioude. Avec un schéma idéaliste du site, des arbres, et même des personnages qui se promènent dessus ! », ironisent Louis Lagrange et son groupe. Panneaux photovoltaïques, « création de dix emplois », et même redevance compensatoire pour la commune (entre 80.000 et 120.000 euros par an d'après le groupe) : les arguments de Pizzorno n'ont pas su convaincre... « L'ASEB n'a pas d'ouverture d'esprit et méconnaît le sujet », se contente de rétorquer Jean-Philippe Dessaulx.
Mais ils savent compter.
La délégation de l'ASEB, à Clermont, n'a pas manqué de mettre les chiffres sur la table : « Une solution a été trouvée pour les déchets du Brivadois et ceux de l'Yssingelais. Il ne reste que ceux du Puy. Où Pizzorno compte-il trouver 80.000 tonnes de déchets ? »
Une question qui ne devait pas trouver de réponse lors de cet entretien, au regret des opposants. Et qui n'en trouvera pas tant que le site ne sera pas planté, à en croire Jean-Philippe Dessaulx. « Ce n'est pas réaliste d'en parler maintenant », estime-t-il. « Pour l'heure, nous allons soumettre le dossier au préfet, en janvier. Des contrats avec les collectivités seront ensuite passés à l'ouverture du centre, en 2012 ». Selon lui, les déchets du Brivadois n'ont rien à faire dans le Puy-de-Dôme. Le projet de l'incinérateur ? « Ça fait dix ans que le VALTOM en parle. La Haute-Loire doit trouver un plan pour ses propres déchets et préconise l'enfouissement. Nous lui proposons une solution en laquelle je crois ».
En revanche, note l'ASEB, « Pizzorno ne crache pas sur ceux du Puy-de-Dôme et du Cantal, où le groupe compte récupérer 30.000 tonnes par an ». « Dans un rayon de trente kilomètres autour du site », tempère Jean-Philippe Dessaulx qui, ne considérant visiblement pas comme un obstacle le fait que ces territoires aient déjà une solution pour leurs déchets, « il n'y en aura pas provenant de l'extérieur du département, sauf quelques zones limitrophes ». Y a-t-il un risque que les collectivités refusent de les lui confier ? « Il n'y a pas de raison que ça arrive. Et puis les commerces et les industries que nous avons rencontrées, via la CCI du Puy, nous soutiennent ». C'est loin d'être le cas du côté de Saint-Beauzire, où les membres de l'ASEB sont plus que jamais décidés à « ne pas laisser entrer le loup dans la bergerie »
Marie Coreixas brioude@centrefrance.com
Commentaires
Attention ! Que les habitants du Brivadois se méfient ! Le problème n'est pas tant la création d'un centre de tri et de stockage des déchets (il faudra bien, selon la loi, traiter ses propres déchets chez soi) que le tour de passe passe que des exploitants privés comme Pizzorno, Coved ou Séché savent si bien faire : augmenter les tonnages accueillis de plus de 50% par rapport aux tonnages autorisés. Ces entreprises savent si bien endormir les élus, les fonctionnaires de l'Etat, les associations, la population que "tout va bien dans le meilleur des mondes"...alors que ces dépôts excédentaires permettent aux collectivités des départements voisins, voire même des régions voisines de trouver une solution (coûteuse pour le contribuable mais juteuse pour l'exploitant) qui les dispense de traiter chez eux leurs propres déchets. Aujourd'hui, l'ouverture d'une "décharge" nouvelle et privée est un rique majeur. Il vaut mieux accepter des extensions et ...les contrôler ! De nouveaux sites de stockage, il en faudra...mais il sera nécessaire que la collectivité en soit le maître d'ouvrage ! L'exploitation pourra ensuite être confiée à un "privé" qui sera contrôlé par la collectivité, dans le cadre d'une Délégation de service public par exemple. Ainsi, chacun pourra et devra traiter ses déchets chez lui en totale responsabilité.
Monsieur Dessaulx nous prendrait-il pour des imbéciles voir même des "ignards" ? C' est sure que nous ne savons pas embobiner les honnêtes gens du brivadois comme lui a su si bien le faire avec le maire et certains élus de St Beauzire, mais de là à dire que nous méconnaissons le projet ce n'est pas trop réaliste car après la distribution du prospectus présentant son soit disant projet modèle voir "la nouvelle vitrine" du Groupe Pizzorno Environnement nous avons eu le temps depuis de nous faire une idée très précise de ce qui nous attend. Mais le service communication de Pizzorno a sûrement volontairement oublié de distribuer ce document à toute la population du brivadois qui de ce fait elle n'est pas au courant de ce projet. Seules les communes de St Beauzire, St Just Près Brioude et St Laurent Chabreuges en ont eu connaissance et encore fallait-il ouvrir ce fameux courrier aux couleurs du "Grenelle de l'environnement " mis dans une belle enveloppe d'un blanc immaculé que bon nombre ont mis directement dans leur "bac bleu" car semblant être sans importance pour eux, tout comme le fait que l'autocollant "stop-pub" ne leur a pas permis de lire ce document car glissé avec les pub commerciales entre autre. Une façon comme une autre de limiter les réactions et retombées contre ce projet. L'occasion de décortiquer celui-ci au cours des prochaines réunions d'information, permettra sans doute de faire mieux connaissance et de mieux comprendre la manière de travailler de ces gens soit disant plus intelligents. Il est vrai que dans nos campagnes nous ne sommes que des rustres sous développés.