Lien vers l'article du CNIID
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Paris, le 16/12/2009 – Les conclusions d'une étude* rendue publique hier, lancée suite à la demande des associations en 2007, et pilotée par l’Ademe et Eco-emballages, montrent qu’il est possible d'un point de vue technique et économique et surtout pertinent d’un point de vue environnemental, de recycler d'autres emballages en plastique que les seuls bouteilles et flacons, comme c'est actuellement le cas en France.

Ces résultats indiquent que le recyclage d'un plus grand nombre d'emballages plastiques améliorerait le bilan environnemental du traitement des déchets d'emballages en France. Autant de plastiques qui ne finiront plus en incinération ou en décharge mais qui seront recyclés afin de produire d'autres objets, économisant ainsi des ressources naturelles et préservant l'énergie grise des produits. Pour Hélène Bourges du Cniid, « Le recyclage d'autres emballages en plastique en plus des bouteilles et flacons éviterait chaque année l'émission d'au moins 350 000 tonnes équivalent CO2. C'est comme si 40 000 habitants n'émettaient plus de CO2 pendant un an. Une politique des déchets volontariste, donnant concrètement une place prioritaire à la prévention et au recyclage est un des moyens de lutte contre les changements climatiques. »

Le principal scénario étudié, s'il était mis en œuvre, porterait le taux de recyclage des emballages plastiques de 21 % actuellement à 37 %. L'objectif européen serait alors dépassé.

Ces résultats plaident en faveur d'une politique de recyclage ambitieuse, souhaitée par les associations de protection de l'environnement. Mais la priorité politique doit toutefois rester la prévention des déchets. Clara Osadtchy d'Agir pour l'environnement rappelle que « le recyclage d'une plus grande gamme de plastiques est une avancée mais les décideurs doivent préalablement agir pour imposer aux producteurs un arrêt de la mise sur le marché des emballages inutiles et du suremballage. Chaque année, 1 200 000 tonnes d’emballages sont jetés. Il est temps de réduire ! ». D’autant plus que le plastique recyclé ne sert que très rarement à produire le même type d'objet que celui dont il est issu. Claude Bascompte, Président des Amis de la Terre, ajoute que « le problème des déchets est la conséquence de nos modes de vie, cette surconsommation de biens matériels nous conduit à l'épuisement des ressources naturelles. Il est temps de changer ces pratiques pour engager une réelle transition vers des sociétés soutenables. »

Les associations Agir pour l’environnement, les Amis de la Terre et le Cniid demandent donc aux pouvoirs publics et aux acteurs privés de prendre acte de ces résultats et de mettre en oeuvre les moyens nécessaires afin d'augmenter la part des emballages plastiques dirigés vers le recyclage en complément d’une politique volontariste de prévention. La balle est aujourd'hui dans le camp des décideurs.

*Etude sur l’opportunité du tri et du recyclage des emballages ménagers plastiques autres que bouteilles et flacons – pour Eco-Emballages et ADEME par PriceWaterhouseCoopers, Ecobilan et Cadet International – décembre 2009