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http://www.varmatin.com/ra/environnement/229380/saint-raphael-demande-de-prolongation-d-ouverture-de-la-decharge-de-bagnols



Paru samedi 19 décembre 2009

Pour continuer à stocker nos ordures à la décharge des « Lauriers », il a été décidé de prolonger de deux ans l'exploitation du site.A la fin du vote, dans la salle du conseil de la mairie de Saint-Raphaël, elles se sont levées de leur siège, ont avancé devant les élus et ont brandi leur pancarte en carton avec, inscrit, ces quelques mots « Vous êtes complices de l'intoxication de nos enfants ».

Ces deux habitantes de Bagnols-en-Forêt entendaient dénoncer une décision importante qu'a prise, avant-hier soir, le syndicat mixte du développement durable de l'Est-Var pour le traitement et la valorisation des déchets ménagers, le Smiddev (1).

Face à l'impasse qui se dessinait et pour maintenir la continuité du service public, ce dernier a souhaité prolonger la durée d'exploitation de la décharge de Bagnols de deux ans. Le syndicat va demander en urgence une autorisation préfectorale de porter la capacité de stockage du site numéro 3, qui sert actuellement à l'enfouissement de nos ordures ménagères, de 93 000 tonnes (acceptée en mai dernier) à 1 054 000 tonnes, soit 124 000 tonnes supplémentaires.

Procédure d'expropriation toujours en cours

Il assure également devoir « prendre possession du site 4 dans le plus court délai, afin d'obtenir l'arrêté d'exploitation et de relancer une nouvelle procédure d'exploitation de ce site ». Le syndicat a, en effet, formulé pour le futur site d'enfouissement une demande d'expropriation à l'encontre de la commune de Bagnols, propriétaire des terrains de la décharge, mais opposée à l'exploitation du site en l'état, et qui a refusé de signer le bail de location.

Le syndicat estime qu'il faudra deux ans pour que la procédure aboutisse. En attendant, le syndicat affirme « être contraint de faire engager dans l'urgence par l'actuel délégataire (le groupe Pizzorno) les travaux indispensables à l'adaptation du site 3, ainsi que le remplacement d'une presse à balles, devenue obsolète ». Des travaux s'élevant à 16ME hors taxe.

Une régie publique ?

Cette délibération a été combattue par Michel Tosan. Le maire de Bagnols a plaidé, en vain, pour la possibilité, avec la fin de la délégation de service public en janvier 2010, de mettre en place une régie publique de gestion de la décharge, permettant d'établir « un vrai contrôle des camions entrants sur le site ». Il a demandé à ses collègues de se « hâter lentement, de prendre le temps de la réflexion. Nous ne sommes pas dans l'urgence. Il y a moyen de faire autrement », en appelant à surseoir à la prolongation. Il n'a pas été entendu, les autres élus ayant voté la dite délibération.

Le président du Smiddev a répondu à M. Tosan, qu'il était « matériellement impossible de mettre en place une régie au 1er janvier 2010 ». Jacques Mignon, qui est favorable à des contrôles accrus, a aussi assuré que la prolongation était devenue obligatoire afin de maintenir la continuité du service public et l'accueil des ordures ménagères des communes de l'est-Var. Tout en soulignant que « parallèlement une réflexion sur le délégataire était relancée, par l'intermédiaire d'une étude du coût afin de savoir combien coûterait la régie par rapport à un exploitant privé. »

Une manière de ne pas couper le dialogue avec Bagnols. Mais certains habitants de cette commune veulent que les choses changent et vite. Ils affirment que les odeurs émanant de la décharge sont de plus en plus insupportables. À la sortie du conseil, ils ont rangé leur pancarte en carton, tout en avertissant qu'ils n'hésiteraient pas à se faire entendre plus bruyamment.

1. Il intègre les communes de Saint-Raphaël, Fréjus, Roquebrune-sur-Argens, Puget-sur-Argens, les Adrets-de-l'Estérel, Bagnols-en-Forêt.