Journal LA MONTAGNE - Mardi 29 décembre 2009


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Mettre en place une filière de traitement des déchets, est une chose. Mais, derrière, moins jeter, récupérer ou composter doit faire son chemin.

Les bacs bleu et gris font désormais partie du paysage. Les déchets recyclables dans le premier, les fermentescibles dans le second. La filière de traitement, elle, cherche sa voie, alors que des privés mettent la dernière main à leurs projets, avant de les déposer sur le bureau du préfet. Pendant ce temps, en coulisses, la prévention suit son chemin. Un gros travail en amont qui ne fait pas toujours beaucoup de bruit. Et pourtant?

« Il s'agit de voir ce que l'on peut faire avant que le produit ne devienne un déchet, quantitativement et qualitativement », résume Juliette Garrigue, chargée de mission prévention au VALTOM, le syndicat pour la valorisation et le traitement des déchets ménagers et assimilés, qui pilote le programme, en partenariat avec les collectivités adhérentes, dont le SICTOM Issoire-Brioude.

Foyers témoins, projets pédagogiques avec les établissements scolaires, écoles témoins (*), mais aussi composteurs au pied des immeubles? « Avant les bacs bleus et les bacs gris, avant donc de jeter, que faire des déchets ? On peut les réutiliser, les traiter à domicile comme avec le compostage? », continue Céline Chatard au VALTOM. Autant d'axes qu'entend creuser le syndicat par l'intermédiaire d'actions individuelles ou collectives.

« Comment je produis, comment je consomme, comment j'utilise ce que je viens d'acheter? Il s'agit de jouer sur les comportements pour des pratiques plus éco-responsables ». Parfois un brin contestées. Le stop pub, par exemple, disponible au SICTOM Issoire-Brioude. Aujourd'hui, on estime à 5 % le nombre de foyers français à l'avoir apposé sur leur boîte aux lettres. « Le jour où il y en aura 30 %, les distributeurs ne feront plus autant de prospectus », explique Juliette Garrigue. « Il y a des co-responsabilités, autant pour le producteur que pour le consommateur. De la même façon, j'ai le choix de ne pas acheter mes déchets. Il y a suffisamment d'alternatives sur le marché. Il s'agit d'envoyer des signaux aux producteurs ».

À la cité scolaire La Fayette, à Brioude, les élèves apprennent à trier les déchets de la cantine. À l'école de Cohade, un lombricomposteur permet aux classes de CP et de CM de se pencher sur la question du compostage des déchets de cantine, tout en travaillant à l'élaboration d'une « charte pour une école écocitoyenne ». Sur le territoire du SICTOM Issoire-Brioude, entre le sud du Puy-de-Dôme et le nord de la Haute-Loire, des projets pédagogiques ont pris leur élan l'année dernière. À l'école Jean-Zay de Brassac-les-Mines, par exemple, compostage et charte écocitoyenne sont sur les bancs. À Saint-Babel, à deux pas d'Issoire, compostage et lombricompostage ont fait école, grâce à l'intervention d'un animateur spécialisé en environnement. Là, les élèves ont aussi instauré le principe des goûters sans déchets?

Des petits gestes au quotidien qui, l'espère le VALTOM, feront boule de neige. « On veut que ces actions-là ne soient pas isolées ». Dans le Puy-de-Dôme, à Aigueperse, derrière le compostage au pied d'immeubles, le collège a initié un projet. « Il faut décloisonner. On essaie d'avoir une dynamique au niveau du territoire, au lieu de petites actions que l'on oublie le lendemain ».

« La prévention, c'est très nouveau. On croit toujours que ce n'est qu'au niveau du producteur que l'on peut faire quelque chose. Il faut avoir une réflexion générale sur le jardinage, l'alimentation. La prévention, c'est une porte d'entrée, qui ouvre sur le développement durable ».

« Les programmes de prévention vont être généralisés après le Grenelle de l'environnement », poursuit Juliette Garrigue. Les responsabilités du producteur renforcées, la taxe générale sur les activités polluantes augmentée? Le principe du pollueur-payeur enfin appliqué ? Quant au projet de la tarification incitative, l'idée de payer les déchets au poids ou à la tournée, il est sur les rails. « C'est l'un des leviers du Grenelle. En 2014, tout le monde devra y être passé ».

(*) Parmi les écoles témoins, le lycée des métiers d'Issoire, l'école de Cohade, l'école du Vernet-la-Varenne (Puy-de-Dôme)?

Patricia Cerinsek

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