« The Story of Stuff – L’histoire des objets
- Le Canard enchaîné : Des montagnes de déchets »
Les grands sujets de 2010 vus par le sous-préfet de Brioude
Journal LA MONTAGNE - Jeudi21 Janvier 2010
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« Il faut apprendre à se protéger »
Alors que le projet de traitement des déchets de Pizzorno suit son cours, le dossier de la déviation d'Arvant a fait un grand pas en avant. La vidéoprotection, elle, tâte le terrain
Alors que la situation de l'emploi continue de se dégrader sur l'arrondissement, le sous-préfet Franck Chaulet revient sur les gros dossiers de l'année. Suite, et pas fin, du projet de centre de traitement des déchets de Saint-Beauzire, de la déviation d'Arvant et de la vidéoprotection.
Question : Où en est le projet de traitement des déchets de Pizzorno ?
Le préfet attend que le groupe Pizzorno dépose son dossier de demande de création de ce centre (1), au titre de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement. Deux mois sont alors consacrés à l'étude de la recevabilité du dossier. Ensuite, il y a la procédure d'instruction avec l'enquête publique menée par un commissaire enquêteur et, nouveauté du Grenelle de l'environnement, un avis de la Haute autorité environnementale pour l'aspect grenello-compatible du dossier. Cela va prendre plusieurs mois. Après quoi, il faudra compter avec l'avis d'une commission départementale et celui du commissaire enquêteur. Au terme, le préfet prendra la décision ou non de valider le projet. Sachant que toutes les voies de recours sont permises.
Question : Un dossier très sensible
Aujourd'hui, il provoque des réactions car c'est un projet privé sans que les collectivités publiques aient initié quoi que ce soit. Mais n'oublions pas que, si on en est arrivé là, c'est qu'il n'y a pas eu, en Haute-Loire, de prise en compte de la problématique des déchets !
Question : Il y a encore beaucoup de questions
La grande question qui se pose, c'est que Pizzorno a annoncé vouloir traiter un maximum de 80.000 tonnes par an. La population s'interroge : « d'où vont venir ces 80.000 tonnes de déchets ? ». Dans le cadre du Grenelle, chaque département doit trouver des solutions de traitement de proximité. Des préfets ont commencé à fermer les portes aux déchets venant de l'extérieur.
La difficulté, c'est que les projets présentés doivent être conformes au schéma départemental d'élimination des déchets. Or celui de la Haute-Loire comme celui du Puy-de-Dôme (dont dépend le Brivadois) sont en révision.
Que la population s'interroge, c'est normal, légitime. Maintenant, agiter le chiffon rouge en parlant de « méga décharge » me paraît excessif sans connaître le contenu du projet. Ce projet, compte tenu du Grenelle, ne peut être une méga décharge !
À un moment donné, on peut aussi admettre qu'il s'agit d'une entreprise et donc une activité génératrice d'emplois. On n'a pas tant de créations nouvelles d'activités qu'il faille complètement passer sous silence cet aspect-là.
1) SITA, filiale de Suez a, elle, déposé sur le bureau du préfet son dossier de création d'un centre d'enfouissement des déchets à Cayres-Seneujols, au sud de la Haute-Loire, en décembre.
Commentaires
Monsieur le sous-préfet à votre avis à partir de quelle quantité d'ordures ménagères peut-on dire qu'un CET devient une Méga-décharge ? Si 80 000 t par an (minimum) ne correspondent pas à cette appellation, surtout quand on voit comment le groupe Pizzorno travaille dans le sud de la France (Canet des Maures, Bagnols en Forêt ....) on peut se poser des questions. Du côté de la création d'emplois un tel site va en générer à peine 5 à 10 mais risque d'en supprimer beaucoup plus, déjà au niveau des exploitations agricoles (perte de 80 ha de terres agricoles), le tourisme n'en parlons pas, et que va devenir notre patrimoine individuel ? Il se peut qu'en tant que résidant brivadois (à court terme) il n'est pas reçu le document de Pizzorno (distribué uniquement aux communes limitrophes de St Beauzire) qui est très explicite sur ce qui doit-être fait à Vazeillette. De plus Monsieur Dessaulx le responsable régional de cette entreprise dit lui même qu'ils ne pourront pas creuser et qu'ils feront de l'amoncellement, voir jusqu'à hauteur des arbres (certains font plus de 25m de haut) déjà on peut là aussi se poser des questions car là il est en pleine contradiction avec ce document. Le seul point où on peut rejoindre Monsieur le sous-préfet est sur le fait que depuis le dernier schéma (2001) d'élimination des déchets rien n'a été fait en Haute-Loire, ce dont a profité le groupe Pizzorno. De plus où vont-ils trouver ces 80 000 t ? Pas chez nous actuellement ça au moins nous en sommes certains, encore moins dans le Cantal (voir courrier du Sénateur Maire Jarlier), alors comment vont-ils déjà faire pour respecter les accords du "Grenelle de l'environnement" ? Et les arguments ne manquent pas, c'est pourquoi je vais en garder quelques uns pour la prochaine fois.
80000t à St Beauzire + 40000t à Cayres-Seneujols = 120000t/an
Et bien là, si la Haute-Loire devient pas la poubelle du Massif Central, je sais pas ce qui faut !
Si, commencer par recycler nos politiques peut-être. Mais ça, c'est pas pour tous de suite, quoique au Printemps...
LE SOUS PREFET N'EST PAS OBJECTIF.
Il a succombé cet été à une invitation à visiter la " vitrine" de Pizzorno. Il a même déclaré en public sa satisfaction. Je suis moi même, à mes frais, allé sur le principal site de Pizzorno au Cannet des Maures, à quelques kilomètres de Fréjus. C'est un désastre ! Peu de temps aprés, le Maire de cette commune déclarait au journal télévisé que c'était "La honte des décharges".Je conseille au Sous Préfet de revoir ses sources à la lumières des nombreux témoignages qui n'ont jamais été mis en doute et sont diffusés sur le blog de l'ASEB. Il est choquant d'affirmer, comme Pizzorno" que traiter 80 000 tonnes ne correspond pas à une "méga décharge". Chacun sait qu'il est assez facile d'obtenir ensuite un arrêté d'extension comme récemment à Bagnols de 140 000 tonnes supplèmentaires ( cent quarante mille) . En ce qui concerne l'emploi, les peut-être 10 emplois d'éboueurs , "si tout va bien" ne compenseront pas les pertes en équivalent d'emplois dans l'agriculture et l'agro tourisme. De plus qui voudra investir , s'installer, construire , résider dans cette zone morte ? Le sous préfet passe volontiers sous silence les retombées négatives de l'image de Brioude qui vient d'obtenir sa deuxième étoile au Michelin, de la traversée du Pays d'art et d'histoire, de la loi Montagne, de Natura 2000, des cultures bio et PAM, de la santé publique, de l'interdiction qui sera faite en 2015 de ce type d'enfouissement à la Pizzorno de la lettre du sénateur Jarlier, de l'arrêté ministériel du 5 décembre 2009, de la motion de la Chambre d'agriculture du 30 novembre 2009, de la récente déclaration du ministre de l'Alimentation, de l' agriculture et de la Pêche sur la préservation du foncier.....
Il est quand même surprenant qu'un représentant de l'Etat lié par l'obligation de réserve nous communique ces deux réflexions sur l'emploi et la capacité de traitement de la décharge de façon aussi superficielle .Le dossier n'ayant pas encore été déposé. Faut il comprendre que la décision du Préfet est déja prise ?
Alain Berchebru de Foucaud,
ancien conseiller général.