Journal LE PROGRES - Mardi 9 Mars 2010

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Dans une nouvelle réunion publique pour maintenir la mobilisation, le collectif Préservons le plateau du Velay volcanique a rappelé que rien n'est encore gagné pour le centre d'enfouissement


Le collectif PPVV (Préservons le plateau du Velay volcanique) a la victoire modeste. Et pour cause. Les opposants au projet d'installation de stockage des déchets non dangereux sur le site du « Petit Ronzet » n'ont encore rien gagné. A peine de quoi se tranquilliser avec la décision préfectorale qui a jugé le dossier de la société Sita-Suez non-recevable sur la forme, en raison de pièces manquantes au dossier. Pas suffisant pour enterré le projet.

Alors, la mobilisation doit se maintenir. Ce qui n'est d'ailleurs pas évident dans la mesure où la décision préfectorale a rassuré, peut-être trop, les opposants.

Le PPVV a donc décidé de maintenir la pression et d'organiser de nouvelles actions visibles. Une manifestation avec distribution de tracts est notamment prévue, samedi, sur le marché du Puy-en-Velay. Les panneaux installés sur le bord des routes seront refaits, le samedi 27 mars.

Dans le même temps, les opposants attendent des nouvelles des actions en justice. Le recours engagé par le collectif, avec l'appui des municipalités de Cayres et de Seneujols, concernant les forages supposés illégaux sur le site du « Ronzet », attend un délibéré pour le 28 avril. Bien avant, vendredi, le tribunal du Puy-en-Velay étudiera la requête engagée par l'avocate de la famille Vialla, propriétaire d'une partie des terres, et qui souhaite dénoncer la convention signée avec la société Sita. Là aussi, une mise en délibéré du jugement est à prévoir.

L'action judiciaire est donc engagée, mais le collectif PPVV, fort de 2 500 adhérents selon les deux responsables, Philippe Mazet et Vincent Dewilde, ne veut pas en rester là. « Nous sommes en train de récolter les fonds nécessaires au financement d'une contre étude hydrogéologique », ont détaillé les deux leaders du mouvement. « C'est une étude qui devrait coûter autour de 5 000 à 6 000 euros mais, si le préfet juge recevable le projet que risque de redéposer la société Sita, l'enquête d'utilité publique pourrait aller très vite. Et c'est là qu'il faudra avoir des arguments solides », a ajouté Philippe Mazet, constatant également que « ce projet engendre des dépenses de temps et d'argent considérables pour tout le monde. »

Le collectif PPVV, qui a pu se procurer le dossier déposé en préfecture par la société Sita, travaille aussi sur le développement de nouveaux arguments. A commencer par l'augmentation du nombre de camions sur la départementale entre Cayres et « Montagnac ».

« Aujourd'hui, il circule en moyenne quatre-vingts camions par jour sur cette route. Il en est annoncé une vingtaine de plus. Cela n'a rien de négligeable. »

Autant d'arguments que le collectif va étoffer après la lecture complète du dossier de Sita (une bagatelle de 1 500 pages !) et qui ont été exposés à toutes les têtes de liste aux régionales (seules deux listes avaient délégué des représentants sur place vendredi soir).

Rémi Barbe