Journal LA MONTAGNE du 5 mai 2010
Le dossier de Pizzorno est pour instruction sur le bureau du préfet. Sur vingt et un hectares, le groupe en exploitera douze. Dont sept dévolus à l'enfouissement des déchets.

Le dossier de demande d’autorisation pour exploiter un centre de traitement des déchets à Saint-Beauzire est sur le bureau du préfet. Une première étape qui sonne le coup d’envoi d’une longue procédure (voir par ailleurs) avant que le groupe varois Pizzorno n’ait l’autorisation de venir s’installer sur le site La Barthe (*). Là, sur un total de 21 hectares, Pizzorno prévoit d’exploiter 12 hectares pour trier, valoriser, recycler ou… enfouir les déchets. Le centre est dimensionné pour traiter un maximum de 80.000 tonnes de déchets des ménages de tout le département, ceux qui finissent dans la poubelle grise. Le point avec l’ingénieur-conseil qui travaille sur le projet du groupe Pizzorno, Nicolas Yehezkiely.

1- Douze hectares exploités. Sur les 21,13 hectares concernés par le projet, la partie exploitation proprement dite (bâtiments, zone réservée à l’enfouissement) représente 12,6 hectares. L’enfouissement se fera par tranches, successives et indépendantes, de 5.000 m2 jusqu’à atteindre 7 hectares au terme des vingt ans d’exploitation. « On n’a plus le droit d’exploiter à ciel ouvert sur des surfaces importantes », souligne Nicolas Yehezkiely.

2- Un petit terrain de foot. Chacune des alvéoles qui recevra les résidus ultimes, la part organique des déchets, celle que l’on ne peut pas recycler, fera donc 5.000 m2, un peu moins qu’un terrain de foot. Une alvéole ne pourra pas être ouverte avant que la précédente soit remplie, et végétalisée. À terme, au bout des 20 ans d’exploitation, le site doit être restitué après avoir fait l’objet d’une réhabilitation paysagère.

3- Sept hectares au bout de vingt ans. Sept hectares en tout d’enfouissement, c’est dix terrains de foot. Beaucoup ? Pas pour Nicolas Yehezkiely qui prend pour exemple, le centre d’enfouissement de Puy Long à Clermont qui totalise cinquante hectares.

4- Figé pendant vingt ans mais après ? Douze hectares seront exploités sur les vingt et un que compte le site. Pas plus. « Je ne vois pas de place derrière avec la maîtrise foncière du groupe Pizzorno ». Mais rien ne dit qu’à la fin de vie administrative du site, soit dans vingt ans, une demande d’extension, comme de prolongation d’exploitation, ne suive…

5- Le stockage plutôt que l’incinération. « Ce n’est pas un projet de décharge. Il s’agit de valoriser le maximum de déchets produits par les ménages du département de la Haute-Loire. L’enfouissement n’est que le dernier maillon », précise l’ingénieur. « Les résidus ultimes sont aujourd’hui traités soit par incinération, soit par stockage. Nous, on fait le choix du stockage. C’est-à-dire que les restes, essentiellement organiques, seront enfouis pour une biodégradation contrôlée qui va produire du biogaz ».

6- La part d’enfouissement. Sur les 80.000 tonnes annuelles, combien seront enfouies ? « Il faut être prudent et… honnête », admet Nicolas Yehezkiely. Pizzorno doit encore se pencher sur les pratiques de tri des Altiligériens, et donc le taux de tri dans les poubelles grises (les bacs bleus ne sont pas concernés). « On peut arriver à 60 % valorisés ». Soit 40 % enfouis. Ou un maximum de 32.000 tonnes stockés sur place, chaque année.

7- Le process. Une fois sur le site, les bacs gris sont passés au peigne fin. Le projet prévoit, via un process automatisé, d’aller chercher dans les poubelles, ce qui reste de recyclable. C’est-à-dire les matières premières secondaires comme le papier, les journaux, les cartons, le bois, les métaux, le verre, le plastique…

Le reste, la partie organique, serait enfouie.

8- Des emplois ? Dix à quinze emplois tournent en général sur ce type de projet. Des emplois à l’accueil, à l’administratif mais aussi comme conducteur d’engins ou à la maintenance comme à l’exploitation du centre de stockage. n

9- Une référence nationale ? Le groupe Pizzorno veut faire de son projet à Saint-Beauzire « une référence au niveau national et une vitrine pour la Haute-Loire », en surfant, via les panneaux photovoltaïques installés sur le toit du bâtiment et la dégradation du biogaz, sur la vague du développement durable.

Rien à voir donc pour Nicolas Yehezkiely avec le centre d’enfouissement des déchets de Bagnols-en-Forêt dans le Var où la gestion du site par la collectivité et Pizzorno est sérieusement mise en cause. « C’est un ancien centre de stockage qui n’a rien à voir avec le projet à Saint-Beauzire ».

LA_MONTAGNE_05-05-2010-R.jpg

LA_MONTAGNE_05-05-2010-a-R.jpg

LA_MONTAGNE_05-05-2010-b-R.jpg

LA_MONTAGNE_05-05-2010-c-R.jpg

LA_MONTAGNE_05-05-2010-d-R.jpg