Article LA MONTAGNE - Mercredi 12 mai 2010

Note : Plus de précisions seront apportées prochainement sur le blog.

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Le dépôt à la préfecture, par Pizzorno, du dossier de demande d'autorisation pour exploiter un centre de traitement des déchets à Saint-Beauzire, laisse les membres de l'ASEB plutôt perplexes?

Christian Lefèvre

L'étonnement? Et la critique. Ce furent, de leur propre aveu, les premières réactions de Marie-José Boissel-Ney et François Nicolas, présidente et secrétaire adjoint de l'association de défense de l'environnement en Brivadois (ASEB), en découvrant les grandes lignes du dossier de demande d'autorisation pour exploiter un centre de traitement des déchets à Saint-Beauzire, déposé il y a quelques semaines, à la préfecture, par le groupe Pizzorno (voir notre édition du 5 mai)?

- Comment analysez-vous ces premiers éléments ?

Le moins que l'on puisse dire est que les éléments transmis par Pizzorno nous laissent assez perplexes ! On découvre par exemple que ce dossier de demande d'autorisation n'a plus rien à voir avec le dépliant que l'industriel avait diffusé il y a de cela un an : il n'est plus question du site de « Vazeillette », mais de celui de « La Barthe » ; des intervenants inédits apparaissent dans le dossier, à l'image de l'ingénieur-conseil Nicolas Yehezkiely ; on ne parle plus de Pizzorno, mais du Groupe Pizzorno Environnement? On ne sait plus trop qui fait quoi ! Tout cela peut paraître anecdotique, mais on se pose des questions sur ce « relookage ».

- Plus précisément, que vous inspire le contenu du dossier ?

Cela nous fait penser à une sorte de « boîte noire », dont le contenu est aussi flou qu'imprécis. On a vraiment du mal à saisir la logique de Pizzorno. Leur dossier aurait dû être déposé en janvier, puis en mars? Et puis rien? Et là, on a l'impression que tout est fait dans l'urgence, que tout arrive d'un seul coup, sans raison, dans la précipitation. Surtout pour en arriver à « ça » !

- Vous voulez dire que ce dossier est vide ?

Tout cela ne nous paraît pas bien sérieux. Pizzorno met ainsi en parallèle les sept hectares de son projet et les cinquante du site de Puy-Long, à Clermont, pour faire croire qu'il ne sera finalement pas aussi gros que cela. Mais il oublie de dire que les alvéoles destinées à recevoir les déchets feront 5.000 m2, soit la taille maximum autorisée, contre 2.000 m2 pour celles de Puy-Long. Il oublie aussi de nous parler du sous-sol. Les analyses géologiques et hydrologiques dont nous disposons ont montré qu'il n'était pas compatible avec la construction d'un centre d'enfouissement. Ce sont des exemples parmi d'autres. Ce dossier, c'est de la poudre aux yeux, du maquillage. Nous pensons clairement que la réalité de ce que nous prépare Pizzorno n'est pas là-dedans?

- Et que pensez-vous de la capacité annoncée de ce site d'enfouissement, qui serait de 80.000 tonnes par an ?

Là aussi, Pizzorno se dépêche de ne rien dire quant à la provenance de ces futurs déchets. Quand on sait que le besoin de stockage annuel du département de la Haute-Loire n'excède pas 22.000 tonnes, on se demande d'où sortiront les 58.000 tonnes restantes. D'autres régions françaises ? De l'étranger ? Nous persistons à dire ? quitte à agiter une nouvelle fois le fameux « chiffon rouge » ? que cet industriel nous prépare bien une « méga décharge » ! Tout, dans ce projet, est incongru. Et va totalement à l'encontre des préconisations du Grenelle de l'environnement.

- Avez-vous des échanges avec Pizzorno ?

Pizzorno ne communique pas, ne réagit pas, ne répond pas. Jamais. Malgré toutes les prises de position, qu'elles viennent des élus ou de la population, ce groupe semble afficher un certain mépris face à la mobilisation contre ce projet. Leur attitude est une insulte au bon sens et à l'intelligence des gens de notre région !

- Comment analysez-vous les résultats des récentes élections municipales partielles à Saint-Beauzire ?

Nous sommes très satisfaits de constater que deux membres de l'ASEB, une vice-présidente et un membre du conseil d'administration, ont été élus conseillers municipaux. C'est un signal fort envoyé par les habitants de la commune.

- Quelles vont être les prochaines échéances ?

Le préfet devra se prononcer sur la recevabilité du dossier d'ici à la fin juin. Puis viendra l'enquête d'utilité publique. Au niveau de l'ASEB, nous suivrons notre plan de marche, en continuant à informer et en restant totalement mobilisés.

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