Journal LA MONTAGNE - Lundi 7 juin 2010

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Les membres de l'Aseb, vendredi soir en réunion publique, ont abordé la perspective de l'enquête publique, confortés dans leur position par les récentes déclarations de Laurent Wauquiez.

La tribune était tout sourire, face à la centaine de personnes présentes vendredi soir, à la salle polyvalente de Saint-Beauzire, où l'Aseb (Association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois) tenait une nouvelle réunion publique.

Marie-Josée Boissel, présidente, se réjouissait en effet des très récentes prises de position du ministre-maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez, à l'encontre du projet de centre d'enfouissement de 40.000 tonnes, porté par Sita-Suez à Cayres (voir notre édition du samedi 5 juin) : « Il a dit non au projet de Cayres et en refusant de céder la filière "déchets" aux mains de privés, d'une certaine manière, il a dit non à Pizzorno ».

Un raccourci un peu trop simple du point de vue du député Jean Proriol. Présent à la réunion aux côtés de Jean-Jacques Faucher, président de la Communauté de communes du Brivadois, mais aussi de Jean-Noël Lhéritier, conseiller général et de Pierre Pommarel, conseil régional, il faisait remarquer : « Le Syvetom prépare une procédure d'appel d'offres pour le tri des déchets du centre de la Haute-Loire. Rien n'interdit à Pizzorno d'y répondre? Le risque demeure donc. »

Néanmoins, les opposants voient dans la déclaration du maire de la cité mariale un argument à charge supplémentaire à l'encontre de l'industriel : « l'évaluation des besoins du département présentée par Laurent Wauquiez rejoint la nôtre : ce sont 22.000 tonnes de déchets qui nécessitent une solution, et non pas 80.000 tonnes ! »

C'est donc confortée dans sa position que l'Aseb a balayé d'un revers de main, face à ses sympathisants, les éléments du dossier de demande d'autorisation d'exploiter de Pizzorno, sur la table du préfet Richard Didier depuis le 14 avril. Et dont les membres avaient pris connaissance quelques heures auparavant : « le dossier se base sur le Plan départemental d'élimination des déchets de la Haute-Loire de 2001. Seulement depuis, le nombre de déchets à traiter a diminué dans le département. Avec le Grenelle de l'environnement, cela va encore continuer à baisser. Sur le dossier, il est fait état d'un projet d'amoncellement et d'un bassin de stockage de lixiviats de 6.000 m³, juste au-dessus de la Vendage ! » Un dossier dont la lecture n'a donc fait que tirer un peu plus la sonnette d'alarme du côté des opposants, qui vendredi commençaient à structurer leur stratégie, pour que leur voix l'emporte au terme de l'enquête publique, qui devrait intervenir après la fin de l'examen du dossier administratif, le 14 juin.

Une étape charnière dans leur combat, pour laquelle l'appui des élus a encore été sollicité. Jean-Jacques Faucher a renouvelé, au nom de la Communauté de communes, sa volonté « de faire poids. » Demain, une délégation d'élus sera, pour la deuxième fois, reçue par le préfet.

Marie Coreixas

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