Article sur ZOOM43

C'est ICI

L'histoire se répète, mais se ressemble-t-elle? Après Cayres-Séneujols, le projet de centre de traitement de déchets à Saint-Beauzire, dans le brivadois, a vu son dossier jugé irrecevable en l'état par la préfecture. Pour l'association d'opposants ASEB, c'est un bon signe même si elle reste mobilisée. Pour le porteur du projet, Pizzorno, ce n'est qu'une formalité à dépasser.

Ce mardi 8 juin, les élus du brivadois et l'association ASEB ont été invités en préfecture. C'est là que le représentant de l'Etat leur a annoncé le renvoi du dossier de la société Pizzorno pour irrecevabilité en l'état de sa demande d'autorisation d'exploitation d'un centre de traitement de déchets ménagers à Saint-Beauzire. Face au préfet Richard Didier, Marie-José Boissel-Ney, présidente de l'ASEB et ses vice-présidents Roger Baylot, Jérôme Séne et Philippe Lamat, la Communauté de communes du brivadois représentée par son président Jean-Jacques Faucher et son vice-président Roland Charreyron, mais aussi Jean-Noël Lheritier, conseiller général, la mairie de St-Beauzire représentée par son nouveau maire, Gérard Racher et ses deux adjoints, Cédric Gauthier et Walter Chassein. Par ailleurs, le matin même, l'ASEB avait reçu une lettre de soutient du secrétaire d'État à l'Intérieur et aux Collectivités territoriales Alain Marleix.

Manque de précision et oublis « Dès le début de l'entretien, le préfet a annoncé l'irrecevabilité du dossier pour un grand manque de précisions et d'oublis », confie Jacky Bourneton, un membre de l'ASEB, et de citer le cours d'eau la Vendage, qui coule sur le site et qui, selon l'association, « a été à peine mentionnée ». De même, la future extension du site Natura 2000 ne serait pas mentionnée. Par ailleurs, il y aurait incompatibilité du dossier avec le PDEDMA (plan départemental d'élimination des déchets ménagers et autres) en cours d'élaboration, Pizzorno ayant construit son dossier sur le PDEDMA de 2001.

« Le préfet a souligné au passage que, pour l'instant, le projet était surdimensionné par rapport aux offres avec, comme question de fond récurrente, d'où proviendraient les déchets ? », poursuit Jacky Bourneton pour l'ASEB qui a en a profité pour remarquer que l'emprise foncière, par le jeu de demande d'extension, pouvait amener le Centre d'Enfouissement Technique (CET) à traiter près de 200 000 tonnes de déchets. Et de reporter les interrogations du préfet sur la remise en état du site « que le dossier Pizzorno, dans son énoncé, n'a pas réussi à convaincre », ainsi que les normes de sécurité pour recevoir du public dans « la tour » panoramique.

Raccourcis et déclarations à l'emporte pièce Lors de l'entretien de ce mardi, l'ASEB a jugé la présence de Walter Chassein, « quelque peu inopportune, même en qualité de troisième adjoint, car partie prenante dans le projet ». Ce que réfute catégoriquement Lionel Patrier, le directeur de la branche traitement de Pizzorno joint par téléphone par Zoom43. Celui-ci précise d'ailleurs que l'ASEB refuse de le rencontrer malgré plusieurs propositions. Pour lui, l'association fait « des raccourcis et des déclarations à l'emporte pièce » au lieu de privilégier un débat serein.

Mais pour l'association, Pizzorno « a fait preuve d'arrogance ». Aujourd'hui, elle refuse le triomphalisme : « ce n'était que la première étape, Pizzorno va re-déposer un dossier et le combat va reprendre, aussi l'ASEB demande à tous ses adhérents de rester mobilisés. » En effet, Pizzorno compte déposer son dossier complété d'ici 15 jours.

Annabel Walker