L'Eveil De La Haute Loire > Dimanche 20 Juin 2010

Le Préfet de région a tenu cette semaine une conférence de presse destinée à réaliser différentes mises au point sur le dossier houleux du traitement des déchets ménagers, notamment à Clermont-Ferrand et en Haute-Loire. A ses côtés se tenaient les techniciens en charge du suivi de ce dossier, et parmi eux M. Bobin secrétaire général de la préfecture du Puy-de-Dôme et M. Van Laer, directeur de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.




Le représentant de l'Etat répondant à la discussion conflictuelle en cours, au sujet du projet Vernéa, c'est à dire de l'incinérateur, choisi par le syndicat de la valorisation et du traitement des déchets ménagers et assimilés ( VALTOM), a voulu "exprimer la position de l'Etat sur ce dossier, qui tient en quelques points ". C'est ainsi que M. Stefanini précise que le juge administratif a déclaré que Clermont Communauté n'est plus compétent pour le traitement des déchets et que VALTOM est seul compétent : "Celui-ci a fait le choix de l'incinérateur, projet Vernéa, qui est parfaitement conforme au plan départemental d'élimination des déchets du Puy-de-Dôme en date du 4 juillet 2002. Ce plan n'a pas fait l'objet de contentieux. Depuis, certains ont changé d'avis, dont les responsables de Clermont Communauté, qui étaient au départ des partisans farouches de l'incinérateur".




Le Préfet de région a voulu insister sur son rôle en expliquant que "l'Etat n'est pas attaché à un projet plutôt qu'à un autre. Nous faisons du droit, je veille à ce que les décisions du juge s'appliquent. Que l'on ne compte pas sur l'Etat pour faire peser une charge nouvelle et inutile sur les contribuables. S'il y a une remise en cause de l'incinérateur la facture ne sera pas pour les contribuables, j'y veillerai ! " .




SITUATION DE PLUS EN PLUS URGENTE




M. Stefanini a ensuite indiqué avoir tenté une médiation pour arriver à un compromis entre VALTOM et Clermont Communauté, sans succès : "Je le regrette, car la situation est de plus en plus urgente. En effet, le Puy-de-Dôme et l'arrondissement de Brioude sont déficitaires en installations de traitement desdéchets. Une partie est reportée vers l'Allier et plusieurs installations du Puy-de-Dôme vont fermer fin 2010 tandis que Puy Long sera totalement en saturation fin 2014. Le temps passe, rien ne se fait et la situation se dégrade ".




Manifestement irrité par un gâchis financier annoncé, le Préfet de région évoque un gaspillage de 20 millions d'euros : "Si le projet d'incinérateur est abandonné, toutes les dépenses engagées l'auront été en pure perte " puis d'énumérer à quoi correspondent aujourd'hui un tel budget : "20 millions, c'est la quasi totalité de la taxe sur les ordures ménagères, c'est l'équivalent des charges de personnel de Clermont Co ou bien les deux tiers de tous ses investissements. Vingt millions c'est aussi le cinquième des recettes fiscales de Clermont Communauté, le tiers du budget de la production de logements sociaux de l'agglomération clermontoise, la moitié du coût de rénovation de la voie ferrée Clermont-Aurillac, l'extension du Centre Jean-Perrin... "




Pour Patrick Stefanini, les "élus de Clermont Communauté estiment que ce n'est pas grave, qu'un autre procédé coûtera moins cher. L'autre procédé, traitement mécano biologique, a été analysé par les organismes qualifiés : il s'apparente à une fumisterie ! ".




Le Préfet de région a ensuite indiqué qu'il sera prochainement saisi "ainsi que le préfet de Haute-Loire, de projets de nouveaux centres d'enfouissement. Nous allons les instruire mais j'entends déjà les protestations de certaines associations notamment : si certains élus ne veulent pas de l'incinérateur il faudra qu'ils me disent ce qu'ils veulent à la place, horrmis le projet déjà rejeté par le tribunal administratif ".




Et le Préfet de région, faisant appel à la responsabilité des élus concernés, pose la question : "Peut-on décider de passer par pertes et profits plus de 10 ans de travail sur l'incinérateur et sur 20 millions d'euros fourchette basse, pour se retrouver là où nous étions il y a 30 ans ? "




M.V.