La Montagne - Edition de Issoire, Limagne, Metropole, Riom, Thiers-Ambert, Volcans - Mardi 1er Mars 2011





Alors que les premiers coups de pioche sur le chantier de l'incinérateur devraient être donnés dans les semaines à venir, le préfet a profité d'une récente décision du Conseil d'État favorable au projet pour rappeler qu'il n'existe pas d'autre alternative.




«J'ai été frappé par le silence assourdissant qui a accompagné la dernière décision du Conseil d'État » a expliqué, hier, le préfet pour justifier son intervention dans le dossier infernal des déchets du département. Une décision du 21 février qui rejette la requête de Clermont Communauté demandant l'annulation du choix par le Valtom de la société Novergie (Constructeur de l'incinérateur). Cette décision, qui s'ajoute à une série d'autres toutes en faveur du Valtom, conduit le préfet à rappeler en substance, sans qu'il ait à prendre position, pour ou contre l'incinération qu'il n'existe plus aujourd'hui d'autre alternative possible que l'incinérateur.




Pour en arriver à cette conclusion, Patrick Stefanini rappelle que la mise en place d'une autre alternative, prendrait « de cinq à sept ans ». Or « le département n'a plus ce temps devant lui ».

En effet, tous les sites de traitement de déchets du département sont amenés à fermer à court terme : fin juin pour celui de Saint-Sauves (10.000 T/an) ; à la fin de l'année pour Saint-Diéry (10.000 T/an) ; fin 2013 pour Miremont (13.000 T/an) ; fin 2014 pour Puy-Long (210.000 T/an) ; et fin 2015 pour Ambert (40.000 T/an) qui en fait, sera saturé avant. Une extension est en cours d'instruction pour prolonger jusqu'en juin 2012 le site de Saint-Sauves, et une autre est envisagée à Saint-Diéry pour quelques années supplémentaires, mais cela ne permettra qu'un sursis.

Pour être complet, il convient d'ajouter deux projets de centres d'enfouissement présentés par le groupe privé Pizzorno. Mais celui de Culhat vient d'être rejeté par la commune pour non-conformité avec les documents d'urbanisme, et celui de Saint-Beauzire, en Haute-Loire, auquel les élus sont hostiles, est encore incomplet.




Reste donc l'incinérateur de Clermont dont le chantier commence en mars, mais que les élus de Clermont rêvent de faire capoter. Le préfet a rappelé sur ce sujet un élément définitif : que « seul le Valtom est compétent en la matière ». Et d'ajouter quand même, au cas où, que si l'incinérateur ne se faisait pas, cela aurait un prix : « L'abandon du projet d'incinérateur coûterait à Clermont Communauté 20 millions d'€, soit 69 € par habitant ! » Le prix de la construction de la faculté dentaire précisent les services préfectoraux. Pour autant, il semble que bien que Clermont garde une dent contre le projet !

Arnaud Vernet