Journal La montagne 28 mars 2011

« Il faut réviser le plan départemental »



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Retoqué une première fois l'année dernière, le projet « Pizzorno » est, depuis le 4 mars, à nouveau sur la table du préfet de Haute-Loire.

D'après Jean-Philippe Dessaulx, responsable de la région Auvergne pour le groupe Pizzorno, le rejet, l'année dernière, par la préfecture, du dossier de centre de tri et d'enfouissement des déchets de Saint-Beauzire, « n'était dû qu'à sa forme et pas à son fond ». Complété et redéposé depuis le 4 mars, le projet repart donc à zéro pour une longue procédure administrative, pendant que celui de l'incinérateur de Clermont-Ferrand, porté par Vernéa, avance à grands pas




Question : Les élections cantonales ont été l'occasion, pour de nombreux élus ou candidats, de rappeler leur opposition au projet de Saint-Beauzire. Est-ce un frein ?

C'est le résultat d'une campagne de désinformation qui est menée contre nous depuis deux ans. L'ASEB (Association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois, N.D.L.R) parle de « méga décharge » alors que notre projet n'a rien à voir avec cela ! Du coup,certains élus ou candidats aux cantonales font de la surenchère, au point de demander un referendum sur la question ! Notre dossier correspond pourtant à une réalité, à un besoin du département.

Question : Il a pourtant été rejeté par la préfecture l'année dernière

La préfecture souhaitait des compléments, dont 80 % n'étaient qu'une simple histoire d'écritures, de nomenclature. Nous l'avons aujourd'hui complété, mais rien n'a changé sur le fond. Nous avons dû réaliser des études supplémentaires concernant la conformité des eaux qui seront rejetées dans le ruisseau « La Vendage ». Nous nous sommes aperçus que nos eaux usées seront de meilleure qualité que celle de ce cours d'eau, qui contient déjà beaucoup de produits phytosanitaires !




Question : L'incinérateur de Clermont, ou encore l'appel d'offres lancé par l'agglomération du Puy-en-Velay, remettent-ils en cause la pertinence du projet de Saint-Beauzire ?

L'incinérateur de Clermont-Ferrand, porté par Vernéa, présente l'avantage, par rapport au nôtre, de disposer des autorisations nécessaires, alors que notre dossier est dans les procédures administratives depuis un an déjà Mais lorsque l'incinérateur verra le jour, il sera confronté à des problèmes de conformité. Quand il a été conçu, la loi Grenelle II n'existait pas encore ! Tout a changé, maintenant Notre projet, lui, est conforme. Cependant, nous souhaiterions que le Plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) de la Haute-Loire soit révisé et que les déchets du Brivadois, dont 20.000 tonnes partent à Cusset, dans l'Allier, soit traités dans le département, comme le veut le Grenelle ! Quant à l'appel d'offres émis par l'agglomération du Puy, nous y avons répondu. Il s'agit d'un dialogue compétitif : aucun cahier des charges technique n'est, pour l'heure, imposé. Donc notre projet peut être compatible.




Question : Qu'adviendra-t-il du projet de Saint-Beauzire si un concurrent du groupe Pizzorno remporte le marché des déchets de Puy-en-Velay, et que ceux du Brivadois partent à l'incinérateur,comme cela est prévu ?

Rien n'empêche à des concurrents de se présenter. Les déchets de la Haute-Loire n'appartiennent à personne. Mais évidemment, il n'y a de la place pour plusieurs qu'à condition de raisonner à une échelle plus grande, c'est-à-dire traiter les déchets venant d'autres départements Cela n'est pas dans l'esprit du Grenelle et ne s'inscrit pas dans les souhaits des élus locaux. Si, malgré tout, un deuxième projet voyait le jour dans l'agglomération ponote et si les déchets du Brivadois partent à l'incinérateur, notre projet ne pourra pas fonctionner. On ne souhaite pas aller dans le mur ! Mais nous comptons sur une révision du PDEDMA pour mettre en place, en Haute-Loire, une solution conforme à des objectifs de développement durable. Celle que nous proposons répond à une exigence de proximité dans le traitement des ordures. Un exemple : il y a 170 kilomètres entre la commune de Prades et Cusset, qui reçoit actuellement ses déchets. Il n'y en a que 50 qui la séparent de Saint-Beauzire