Journal LA MONTAGNE DU 18 JUIN 2013

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Le projet de centre de stockage et de traitement de déchets refusé par les services de l’État



Depuis cinq ans, l’ASEB a multiplié les initiatives pour donner à son combat l’audience la plus large possible, notamment en jalonnant la RD 588 de panneaux très explicites…

Le projet de centre de stockage et de traitement de déchets de Saint-Beauzire, porté par le groupe varois Pizzorno, vient d’être rejeté par la préfecture de Haute-Loire. Ce n'est peut-être pas encore la fin de la guerre, mais c'est en tous les cas un tournant décisif dans le bras de fer qui oppose depuis maintenant cinq ans l'association pour la sauvegarde de l'environnement en Brivadois (ASEB) au groupe varois Pizzorno autour du projet de création d'un centre de stockage et de traitement des déchets à Saint-Beauzire. La préfecture de Haute-Loire, vient en effet, dans un arrêté – très attendu – en date du vendredi 14 juin, de refuser au Groupe Pizzorno Environnement (GPE) l'autorisation d'exploiter cette installation.

Incompatibilité

Dans ce texte de quatre pages, les services de l'État étayent leur décision en estimant, en substance, que le projet Pizzorno ne se justifie pas dans le département, eu égard à l'existence d'autres solutions de traitement des déchets. À commencer, évidemment, pour les 25.000 tonnes provenant du SICTOM Issoire-Brioude, par le « pôle de traitement-valorisation » de Vernéa, à Beaulieu, à proximité immédiate de Clermont-Ferrand, avec son incinérateur et la décharge mitoyenne de Puy-Long.

La préfecture indique également que « l'installation projetée (par Pizzorno, N.D.L.R) n'est pas prévue par les plans de gestion des déchets du Puy-de-Dôme, dont dépend la commune de Saint-Beauzire, ni par celui de la Haute-Loire, avec lesquels elle n'est donc pas compatible ».

Sans oublier « des insuffisances au niveau de l'étude d'impact » ou encore « des mentions erronées » concernant le volume et la provenance des déchets censés « alimenter » le centre de Saint-Beauzire… D'où le refus, signifié au groupe varois, de l'autoriser à exploiter cette installation, qui semble donc avoir de moins en moins de probabilité de sortir un jour de terre.

À la grande satisfaction du président de l'ASEB, Jérôme Séné qui, sans cacher une certaine émotion, rappelle que la décision préfectorale « était attendue avec impatience et confiance ». « Elle fait suite, logiquement, aux avis défavorables exprimés précédemment par la commission d'enquête et le Conseil de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques, souligne-t-il. Même si nous avions toujours la crainte que le dossier Pizzorno puisse être accepté… Là, nous sommes totalement satisfaits, mais l'erreur serait cependant de baisser la garde. Des recours existent et le groupe Pizzorno, comme il ne s'en est d'ailleurs pas caché, ne devrait pas manquer de les utiliser. Restons vigilants ! ». Si ce combat semble malgré tout en passe d'être gagné, l'ASEB n'en oublie pas pour autant un autre, de longue haleine et dont elle a fait l'une de ses priorités : le tri des déchets, avec tout le volet éducatif et pédagogique que cela comporte. « Notre action va au-delà du seul projet Pizzorno, poursuit M. Séné. La finalité est bien d'envoyer le moins de déchets possibles vers l'incinérateur de Beaulieu ou la décharge de Puy-Long… ».

L'amiable avant le contentieux ?

Du côté du groupe varois et de son responsable régional, Jean-Philippe Dessaulx, le sentiment qui prédominait hier était celui « de la déception ». « Cette décision de la préfecture n'est pas celle que nous attendions, indique-t-il. Les besoins sur lesquels nous nous fondons pour notre projet de Saint-Beauzire en matière de stockage et de traitement existent bel et bien et les chiffres que nous avancions en termes de volume de déchets à traiter sont toujours d'actualité ». Hier, le groupe varois précisait n'avoir pris aucune décision quant à un éventuel recours administratif, M. Dessaulx affirmant vouloir privilégier l'alternative « amiable ». « Nous avons d'ores et déjà écrit au préfet pour lui faire part de nos observations et lui demander de revenir sur sa décision, explique-t-il. La réponse qui nous sera faite conditionnera la suite que nous donnerons à ce dossier que nous continuerons à défendre parce qu'il a une réelle utilité ».

Christian Lefèvre

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