Lire l'article du journal l'Eveil de la Haute-Loire.

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http://www.leveil.fr/infos-du-jour/Le-Puy-dechets-plus-on-trie-et-moins-on-paye-!

http://www.leveil.fr/Zoom/Dechets-plus-on-trie-moins-on-paye!

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Un extrait :

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Trier plus et trier mieux sont deux défis majeurs à relever pour l'Agglomération du Puy-en-Velay. De 2001, date du lancement de la collecte sélective des déchets, à 2008, la quantité de déchets triés a augmenté de 30 %, passant de 1 950 tonnes à 2 500 tonnes sur l'agglomération du Puy-en-Velay.



La collecte sélective des déchets n'est pas homogène sur l'agglomération du Puy-en-Velay du fait même de la composition du territoire, à la fois urbain, péri-urbain et rural. Exemple ? On trie plus en campagne qu'en ville alors que le tri est plus facile à réaliser en ville; en effet, les citadins bénéficient de poubelles et sacs jaunes qui sont collectés une fois par semaine en porte-à-porte par un service alors qu'à la campagne, la collecte repose sur les bonnes volontés, par le biais d'éco-points que les usagers doivent rallier.
Toujours est-il que 21% des déchets sont triés au Puy, contre 30,5 % sur la zone péri-urbaine et rurale de l'Agglo. Globalement, les déchets de la collecte sélective représentent 34 kg par habitant en 2008 sur le territoire de l'Agglo.

TRIER PLUS POUR PAYER MOINS

Pour Willy Guieau et Gilbert Peyret, vice-présidents chargés du développement durable à la Communauté d'agglomération, et pour qui le tri sélectif relève de leur compétence, on est arrivé à un « palier », alors même que le Grenelle de l'Environnement fixe de nouveaux objectifs : «  le Grenelle de l'Environnement a fixé à 35 % par habitant et par an la quantité de déchets recyclés à l'horizon 2012 et à 45 % en 2015. », précisent les élus. Et cet objectif va de pair avec la volonté de maîtriser les coûts du traitement des déchets.

Car l'enjeu de la collecte sélective n'est pas seulement écologique : elle ne se conçoit pas seulement du point de vue de l'économie des ressources naturelles, de la consommation d'énergie, de la limitation de l'effet de serre.

L'enjeu est également économique. L'enfouissement comme l'incinération ont un prix : sur la Communauté d'agglomération du Puy , la tonne coûte 53,5 euros par habitant et par an, un coût à mettre en perspective avec celui de la collecte sélective : 28,3 euros par habitant et par an.

Nos déchets : les non-recyclables comme les non-recyclés partent dans la Loire, la Drôme, ou encore l'Allier alors même que leur volume pourrait être réduit si le tri sélectif était plus important en amont. Sans parler de l'épineuse question du projet de centre d'enfouissement des déchets dans le département : le dernier en date le situe sur la commune de Saint-Beauzire, dans l'ouest du département et il est fortement contesté...

Bref, plus on trie chez soi, plus la taxe des ordures ménagères restera maîtrisable. Le compostage, mis en place depuis quelques années, représente déjà une marge de manoeuvre, même si ce n'est pas une solution pour la plupart des citadins. Mais tous ceux qui ont un bout de terrain peuvent acheter un composteur financé à hauteur de 50 % par l' Agglomération pour recycler filtres à café, sachets de thé, coquilles d'oeufs, bref tous les déchets organiques, et voir d'autant le volume de leurs poubelles diminuer avec au final un compost naturel – et gratuit – pour enrichir son potager. Aujourd'hui, 6,5 % seulement des foyers de l' Agglomération sont équipés.

Mais encore faut-il bien trier car là encore, plus il y a de refus de tri plus c'est cher. Sur l' Agglo, il est courant de retrouver ces déchets non-recyclables dans les bacs et containeurs : polystyrène, vêtements et chaussures, sur-emballage constitué de films plastiques et un classique du genre : les pots de yaourts. Résultat : les déchets sont triés une deuxième fois, à la main : cela se passe sur la chaîne de tri de l'entreprise Vacher, à Polignac, pour l'essentiel. Alors les couches pour bébés usagées ou des bris de verre coupants posent de réels problèmes sur la chaîne de tri.

Aujourd'hui reste à convaincre ceux qui ne trient pas encore leurs déchets, que ce soit par méconnaissance du système, par la force de l'habitude, ou simplement la mise en application du : « je paye, donc ce n'est pas à moi de faire le tri. » La tranche d'âge qui trie le moins est celle des 15-20 ans. Le turn-over important des habitants explique aussi l'absence ou la faiblesse du tri sélectif dans certains quartiers.

C'est pourquoi l' Agglomération conduit des campagnes de sensibilisation des habitants. Les Ambassadeurs du tri interviennent à domicile quand iuls repèrent des dysfonctionnements dans le tri. « Tout seul chez soi on ne se rend pas compte de ce que représente l'ensemble des déchets traités sur le territoire. Cette visite devrait être obligatoire ! » , notent Willy Guieau et Gilbert Peyret.

Natalie COURTIAL – Eveil du 13 août 2009