Voir article blog publié ICI

Lien vers l'article de LA MONTAGNE : Samedi 6 Février 2010

http://www.lamontagne.fr/editions_locales/haute_loire/dechets_des_depitoirs_dans_la_campagne_brivadoise@CARGNjFdJSsGFhMEABk-.html

Déchets : des dépôtoirs dans la campagne brivadoise

Quand Roger Baylot fait son jogging, il parcourt, longe, traverse ou surplombe des tas d'ordures déposées illégalement, en quantités variées. Top départ. Roger Baylot indique la direction de l'ancienne route de Saint-Beauzire, sur la commune de Beaumont. Aujourd'hui, il a troqué la tenue de course de licencié du Club athlétic de Brioude pour la parka et le chapeau du défenseur de l'environnement, qu'il revêt parfois pour militer à l'Association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois. Dans les bottes du citoyen révolté, il se fait guide d'une visite d'un genre particulier qui commence sur ce délaissé, le long de l'ancienne voie ferrée.

Bordé d'arbres, c'est un chemin idéal pour le footing. Sur un pont, deux joggeuses croisent un promeneur de chien. En dessous, un amas de détritus en tous genres, largués sur une cinquantaine de mètres, dont certains semblent ne pas dater d'hier. Sur le dessus en revanche, c'est tout frais. Un vieil ordinateur, entre autres immondices difficilement reconnaissables, gît entre un sac-poubelle plein et éventré, et une bâche en plastique. Au milieu, deux chiens errants à l'air ravi. Les deux joggeuses sont ulcérées. Comme à chaque fois qu'elles passent ici. « Nous avons alerté la mairie (1) ! C'est inadmissible, on y a vu de tout, même des médicaments ! » Une broutille, comparé à ce que Roger Baylot a récemment découvert à quelques kilomètres de là.

Direction Saint-Laurent-Chabreuges. Un bourrelet de terre barre l'entrée d'un vaste terrain privé accessible depuis la route départementale 588. Il y a un mois, lui et cinq camarades ont passé une journée à ramasser (avec le concours des agents communaux) des ordures étalées sur 150 mètres de part et d'autre d'un chemin. Une remorque trois fois remplie n'a pas suffi. Il a fallu deux allers-retours de plus à l'aide d'un camion benne, mais aussi d'un tractopelle pour extraire les frigos, lavabos, toilettes, pneus, matelas et même restes d'animaux morts, savamment mêlés à la végétation de ce terrain pentu. Nul doute qu'ici, des particuliers et même des artisans s'en sont donné à coeur joie. « Certains cartons comportaient même le nom et l'adresse de leurs propriétaires? », s'indigne encore le coureur.

Au moins, les usagers clandestins des rives du ruisseau de Saint-Just-près-Brioude (2) eux, ont opté pour la sécurité : dispersion éparse (sur plus de 500 mètres), 50 mètres en contrebas de la route? Leurs honteux forfaits n'ont que peu de chances d'être repérés. Il faut bien se pencher et ouvrir l'oeil, le long de la RD 122 qui mène à Mercoeur pour apercevoir, bien qu'en faible quantité, des bidons au contenu louche, des filtres à huile usagés dissimulés sous la végétation ou même, ce jour-là, les restes frais de ce qui semble avoir été un cochon.

Une balise fort insolite pour marquer le demi-tour. Roger Baylot rebrousse chemin, histoire de repasser sur le pont de Lodines. Et jeter un oeil - presque désabusé - sur quelques bidons et plastiques abandonnés en contrebas. Le quatrième « arrêt-déchet » d'un tour de seulement 20 kilomètres? (1) Le maire Jacques Vacheron a déjà pris des dispositions pour un autre site à proximité et, avec son équipe, compte se pencher sur le cas de celle-ci.

(2) Michel Grimault, maire de la commune, ne fait état d'aucune plainte concernant ce site dont il n'avait pas connaissance, étant donné sa faible visibilité et son accessibilité réduite.

LA_MONTAGNE_06_02_2010_a.jpg

LA_MONTAGNE_06_02_2010.jpg

LA_MONTAGNE_06_02_2010_d.jpg

LA_MONTAGNE_06_02_2010_c.jpg