Journal Le Progrès - Samedi 19 Juin 2010

Lien vers l'article : ICI



Le centre d'enfouissement technique, sur le site du Puy-Long, arrive à saturation. Situé aux portes de Clermont-Ferrand, il reçoit 315 000 tonnes de déchets annuels en provenance du département du Puy-de-Dôme et de l'arrondissement de Brioude. Parallèlement, le chantier de fouilles archéologiques, préalable à la construction de l'incinérateur dans un an, démarre à peine. Et voilà que la société Paléotime, retenue pour ce grand chantier, se trouve sur la sellette. Il lui manque des agréments pour la période de l'Âge du bronze…

D'où une mise au point du préfet de région, Patrick Stefanini. « C'est très drôle ! Quand Clermont communauté a lancé des fouilles, avant l'extension du site du Puy-Long, il a été fait appel à Paléotime. Son rapport a été approuvé par les autorités archéologiques. Et maintenant, quand Vernéa, délégataire de l'incinérateur, choisit le même opérateur sur un site voisin, il y a problème. En 20 mètres de distance, on passerait du Néolithique final à l'Âge du bronze ! Et Paléotime ne serait plus compétent. » Comme l'arrêté autorisant ces fouilles n'a pas été contesté, et est donc devenu définitif, le préfet vient de signer un nouvel arrêté autorisant les sociétés à poursuivre ce chantier de fouilles.

Patrick Stefanini a aussi mentionné l'anecdote suivante, qui en dit long sur l'impossibilité de résoudre la question des déchets ménagers à Clermont-Ferrand : « Récemment, Michel Charasse (vice-président du conseil général du Puy-de-Dôme, NDLR) a convié à un repas tous les anciens préfets qu'il avait connus à Clermont-Ferrand. Tous ont eu à faire avec le dossier de l'incinérateur clermontois ! »

Actuellement, une nouvelle procédure dans ce dossier fleuve est en cours, émanant de la ville de Clermont-Ferrand, qui conteste une décision du préfet.

Et Patrick Stéfanini de conclure : « Je n'ai pas d'avis personnel sur l'incinérateur. La loi Grenelle dit que le traitement des déchets ménagers doit prévoir en priorité la valorisation énergétique. Nous ne disposons d'aucun élément disant que le projet Vernéa est critiquable au niveau de la santé. Il faut se méfier des procès en sorcellerie ».

Jean-Jacques Arène