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QUATORZE MOIS APRÈS SA FERMETURE, ON VOUS DIT CE QU'IL SE PASSE SUR LE SITE DE STOCKAGE DES DÉCHETS DU BALANÇAN

L’installation de stockage de déchets poursuit la mise en sécurité des casiers, première étape d’une période de surveillance qui ne se terminera qu’en août 2048. Le mardi 7 août 2018, la dernière benne versait des déchets dans le casier n°4 de l’ISDND du Balançan, mettant un terme à 44 années d’activité, durant lesquelles le site, aujourd’hui au cœur de la réserve naturelle de la plaine des Maures, créée en 2009, a accueilli les déchets « ultimes » d’une centaine de communes varoises, rassemblant près d’un quart de la population du département.

Quatorze mois plus tard, il y a encore de l’activité au Balançan et des « bennes à ordures » continuent d’y effectuer des rotations. Alors? que se passe-t-il là-dedans?

C’EST QUOI, CES BENNES QUI ENTRENT ET SORTENT?

Dix camions bennes se rendent chaque jour sur le site. Les déchets qu’ils contiennent, 5 tonnes par camion au maximum, n’y sont pas enfouis. Ils sont transvasés, au moyen d’un « quai de transfert », dans cinq semi-remorques pouvant contenir 22 tonnes chacun (le site ne peut plus accueillir simultanément davantage que 100 tonnes de déchets, Ndlr).

L’objectif de cette opération est de limiter les rotations de camions et d’ainsi diminuer de moitié les kilomètres parcourus, les déchets devant être envoyés dans différents sites, notamment l’Unité de valorisation énergétique (UVE) de Toulon et les ISDND de Pierrefeu et Valensole (04).

LES CASIERS DÉFINITIVEMENT FERMÉS

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Jocelyn Joly présente les installations de traitement des effluents et des biogaz.

D’autres camions et engins s’affairent en divers lieux du site. Les « casiers » qui, au fil du temps, ont été constitués avec les apports de déchets, sont aujourd’hui recouverts de différents matériaux destinés à empêcher toute infiltration d’eau à l’intérieur ou rejet de gaz à l’extérieur. « Des toiles geotextiles permettent de drainer les liquides afin qu’ils soient collectés et traités. Au-dessus, près de 50 centimètres de terre, mélangée à du compost, sont ajoutés pour former un “couvercle”. Certaines zones sont équipées de toile proche de la surface, permettant d’éviter le ruissellement. L’idée est de permettre une végétalisation. Elle sera d’abord artificielle, afin que les racines fixent la terre. Viendront ensuite d’autres espèces qui, naturellement, s’installeront sur le site », explique Hervé Antonsanti, directeur du traitement et de la valorisation du groupe Pizzorno. « Pour le moment, en fin de période estivale, les herbes sont sèches et jaunies, alors on ne voit pas encore de différence au niveau du paysage », détaille Hervé Antonsanti. Les prochaines pluies devraient aider au verdissement.

UN SUIVI PENDANT 30 ANS

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Les gaz emprisonnés sous les “couvercles” sont collectés au moyen de multiples forages.

Sur le site, c’est Jocelyn Joly qui est responsable des opérations de suivi, qui se poursuivront jusqu’en 2048, soit trente années après la fin de la période d’exploitation. « On dispose de l’expérience acquise sur d’autres sites du même type. Elle montre que les biogaz, issus de la décomposition des déchets, et les eaux souillées, les “lixiviats”, devront être extraits et traités durant une quinzaine d’années. »

Le dispositif en place durant les phases d’exploitation est encore utilisé.

« Les gaz sont collectés par un réseau de forages, dont les plus profonds s’enfoncent jusqu’à 30 mètres de la surface. Chaque “sortie” est reliée à un tuyau collecteur, qui emmène les gaz vers une unité de traitement. Là, ils sont brûlés à plus de 950°C, ce qui permet de “casser” les molécules responsables de l’odeur nauséabonde », explique Jocelyn Joly.

Pour les lixiviats, c’est un processus plus compliqué qui permet de séparer les molécules d’eau “pure” des résidus solides. « Ils sont d’abord filtrés sous pression, par “osmose inverse”, puis séparés au moyen d’un “évapoconcentrateur”, l’équivalent d’une colonne de distillation. Enfin, les boues finales sont asséchées, avant d’être conditionnées pour être enfouies dans un site extérieur. »

QUATRE EMPLOYÉS RESTERONT EN POSTE

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Hervé Antonsanti, directeur du traitement et de la valorisation du groupe Pizzorno.

À terme, lorsque les entreprises prestataires qui sont en train de “sceller” les casiers auront terminé leur travail de terrassement, dans un an environ, il ne restera que quatre employés de Pizzorno sur le site, notamment chargés de veiller à la bonne marche des unités de traitement. « Ce sont des technologies éprouvées, que nous avons adaptées aux besoins du site, notamment après les pluies diluviennes de 2014 et 2018. Je peux consulter l’état de fonctionnement des machines depuis mon téléphone portable et être averti immédiatement en cas de dysfonctionnement », assure Jocelyn Joly.

Au total, l’entreprise Pizzorno investira près de 10 millions d’euros sur trente ans pour finaliser l’exploitation et le suivi du site du Balançan.

UNE COMMISSION DE SUIVI ATTENTIVE

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La Commission de suivi du site (CSS), mise en place par obligation légale durant la période d’activité, est aujourd’hui chargée du suivi environnemental des eaux de surface, souterraines et de la qualité atmosphérique liée aux rejets de gaz.

Elle est présidée par les autorités préfectorales et composée de : - représentants de l’État ; - de représentants de l’Agence régionale de santé (ARS) ; - de représentants de la Direction régionale de l’environnement et aménagement du territoire (Dreal) ;

- de représentants de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ; - d’un représentant du conseil départemental ; - des maires des communes du Luc, des Mayons, de Gonfaron et du Cannet ; - des associations de défense de l’environnement, notamment Ethique Environnement (Gonfaron), l’UDVN-FNE 83, Riverain, Comité de défense du cadre de vie du territoire des Maures ; - des gestionnaires du site.

La commission de suivi est pilotée par le Centre d’information pour la prévention des risques majeurs (« Cyprès »). On trouve les compte-rendus des réunions ICI

Le site et ses installations sont soumis à des obligations légales incluant des opérations de contrôle pouvant être organisées de manière inopinée.