Centre de tri de Saint-Beauzire : le non de la CCB
Article paru dans le journal LA RUCHE du vendredi 31 juillet 2009
Le fait de la semaine
Centre de tri de Saint-Beauzire : le non de la CCB
La Communauté de communes du Brivadois s'est réunie lundi soir salle polyvalente de Paulhac. Vingt questions d'ordre technique étaient à l'ordre du jour. Deux points supplémentaires ont été ajoutés dont celui concernant le rapport du groupe de travail chargé d'étudier le projet du centre de tri et d'enfouissement de Saint-Beauzire. Des conclusions attendues et qui ont expliqué la présence dans le public d'opposants au projet regroupés au sein de l' Association de Sauvegarde de l' Environnement en Brivadois (ASEB) présidée par Louis Lagrange.
« Un sujet important , un sujet difficile pour ne pas dire très difficile qui pose de nombreuses questions sur notre rôle, à nous, élus, d'avoir des réflexions, de ne pas s'emballer, d'avoir une connaissance approfondie, d'avoir des positions de sagesse, de prendre son temps pour avoir l'intégralité dans les affaires » a argumenté le président Jean-Jacques Faucher sur les raisons de la création du groupe de travail chargé d'étudier le projet de Centre de tri et d'enfouissement de Saint-Beauzire. Roland Charreyron a rappelé la constitution le 26 mai dernier de la commission composée d'élus communautaires et de la commune de Brioude. Cette commission a rencontré les différents acteurs du projet : l'entreprise Pizzorno, l' ASEB, Michel Joubert vice-président du Conseil Général, les conseillers généraux Jean-Noël Lhéritier et Philippe Vignancour, Gabriel Gay et Didier Vigouroux respectivement président et directeur du Syndicat Intercommunal de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères (SICTOM) Issoire-Brioude.
Aussi « la commission rappelle que la collecte et le traitement des déchets sont de la responsabilité de la puissance publique (…) que le projet industriel de grande ampleur tel que celui présenté sur le site de la commune de Saint-Beauzire ne répond pas aux besoins de traitement des ordures ménagères de la CCB, suscite de légitimes inquiétudes de la part de la population et des élus sur l'impact écologique du projet, ne correspond pas aux exigences du Grenelle de l' Environnement ».
Selon Jean-Noël Lhéritier « le paysage, le patrimoine bâti , le centre Léo Lagrange doivent être protégés ». Outres les questions environnementales, « odeur, pollution sonore, trafic routier », le projet de centre de tri de Saint-Beauzire reste « un projet inmaîtrisable » car à terme et potentiellement « ce sont 50 à 60 hectares, une vingtaine de fois en superficie la décharge de La Taupe ». D'autres aspects auraient créés des « interfaces avec l'agriculture et l'économie, l'impact du Brivadois dans son ensemble. »
Michel Bergougnoux qui partage l'avis de la commission, a regretté que les conseillers régionaux n'aient pas été entendus par le groupe de travail, rappelant que lui-même et Pierre Pommarel siègent à la commission environnement du Conseil régional. De plus Michel Bergougnoux a insisté sur le fait « que la question (des déchets, NDLR) doit rester de la responsabilité des collectivité publiques ».
Philippe Vignancour a précisé que « ce n'est pas le conseil général de la Haute-Loire qui a fait venir Pizzorno ! » Le vice-président reste aussi inquiet concernant l'incinérateur de Clermont-Ferrand : « si l'usine de l'incinérateur ne se fait pas ça sera chacun traite ses ordures! ».
Marie-Paule Stoque a tenu à remercier l'ensemble des élus communautaires : « on avait besoin avec Raymond (Berthui, maire de Saint-Beauzire, NDLR) d'être épaulés. »
Jean-Jacques Faucher a conclu : « derrière ce texte, il y a le poids de la CCB mais il y a le poids juridique, ce n'était pas évident d'arriver à un texte. »
Le conseil communautaire s'est prononcé à l'unanimité contre le projet de Saint-Beauzire et a demandé que cette position soit prise en compte lors de la révision du Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de Haute-Loire. Les applaudissements des opposants au projet ont accueilli le vote des élus communautaires.
