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Ils étaient près de 400 manifestants à défiler hier dans les rues d'Epinal afin de protester contre le projet de centre de stockage de déchets ultimes dans les Vosges, et à Villoncourt en particulier.

"Promenons-nous/Dans les Bois/Pendant que la décharge n'y est pas/Si elle y était/Elle nous asphyxierait. Élus où êtes-vous ?/ Que faites-vous ?/ Ecoutez-Nous !" Calqué sur une comptine enfantine bien connue, le propos arboré sous forme de triptyque par Karl, Arthur et Capucine est grave. Assez grave pour que les trois cousins, transformés en "enfants-sandwichs", se fondent hier matin dans le cortège de manifestants opposés à l'installation d'un nouveau centre d'enfouissement dans les Vosges.

A l'appel du CADéMoVi (collectif anti-décharge de Moyemont-Villoncourt), près de quatre cents habitants du canton de Rambervillers ont ainsi rallié la ville-préfecture pour manifester contre le projet d'"écoparc de la clairière de La Campagne" à Villoncourt. Autant dire que dans les oreilles du président Damien Perrin et de ses troupes vêtus de t-shirt floqués du slogan "ni ici, ni ailleurs mais autrement", l'appellation choisie par le porteur de projet SITA sonne comme une provocation… " L'enfouissement est la pire des solutions, mais la plus rentable pour la société d'exploitation", clament-ils.

Rendez-vous en préfecture

"Notre terre vosgienne n'est pas une poubelle", "Ecologistes pêcheurs chasseurs, tous avec nous"… Sur les pancartes les slogans reflètent les inquiétudes des habitants de Villoncourt mais aussi des communes environnantes et de leurs élus, toujours plus nombreux à rejoindre les rangs des mécontents. "Nous sommes à deux kilomètres du site de la future décharge, note Marie-Claude, qui ne tient pas à ce que le gîte rural qu'elle tient à Sercoeur voit passer chaque jour 180 camions. "Il y a eu Robécourt, Rugney… nous non plus, on ne veut pas de ça !" souligne-t-elle.

(NB : le projet de Robécourt est loin d'être enterré, ...)

Parti du champ de Mars, le cortège a fait un passage remarqué par le marché spinalien avant de revenir sous les fenêtres de la préfecture. Quelques dizaines de minutes plus tard, la secrétaire générale Dominique Conca recevait en entretien une délégation composée d'une dizaine de maires et de trois représentants du CADeMoVi qui craignent que dans l'urgence (en 2010, le centre d'enfouissement de Ménarmont fermera ses portes) une mauvaise décision soit prise à leurs dépens. "Nous n'avons pas encore le dossier qui nous avait été annoncé pour la fin de l'été", note Dominique Conca qui a abondé dans le sens des manifestants en faveur d'une réflexion plus générale sur le traitement des déchets et décrypté à leur adresse la procédure administrative à venir.

En attendant, nul doute que les opposants au projet de Villoncourt seront sortis confortés de cette première manifestation en dehors de leur canton.

Claire BRUGIER Vosges Matin - 13/09/2009

Tandis que le cortège s'élançait du champ de Mars, trois membres du CADéMovi étaient reçus par le député-maire d'Epinal qui a réaffirmé sa position concernant le projet de centre de stockage de déchets ultimes. "Il est illusoire et utopique de penser que l'on peut se passer d'un centre d'enfouissement dans les Vosges", a asséné Michel Heinrich en précisant que l'effort devait se poursuivre pour limiter les déchets à travers le tri et la valorisation. "Je m'insurge contre le fait que les habitants et leurs élus qui manifestent appartiennent à des communes, ou plutôt à une communauté de communes qui refuse de trier, a par ailleurs souligné le député-maire. Mais pour ce qui est de Villoncourt, je serai attentif à deux points : l'étude géologique qui sera menée et l'existence de nuisances relatives aux transports." Quant aux membres de la délégation, ils ont apprécié un débat qu'ils ont qualifié de "virulent" mais "positif".