La Montagne - Edition de Haute-Loire - Jeudi 24 Mai 2012

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En rendant un avis défavorable aux demandes de permis de construire et d'autorisation d'exploiter déposées par le groupe Pizzorno, la commission d'enquête vient sans doute de donner un premier coup d'arrêt au projet de Saint-Beauzire.




Certes, la procédure est encore loin d'être terminée Mais en rendant un avis défavorable aux demandes de permis de construire et d'autorisation d'exploiter déposées par le groupe varois Pizzorno Environnement, la commission d'enquête vient vraisemblablement de donner un premier gros coup d'arrêt « officiel » au projet de centre d'enfouissement des déchets sur la commune de Saint-Beauzire

Les conclusions du président, Henri de Fontaines, et des deux membres de la commission, Laurent Verdeaux et Patrick Reynes, réceptionnées le 27 avril dernier à la préfecture de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, ont été mises en ligne ce mardi, sur le site Internet des services de l'État dans le département http://www.haute-loire.pref.gouv.fr/

Elles reviennent dans un premier temps sur l'enquête d'utilité publique, qui s'est déroulée du 14 février au 30 mars, dans les cinq communes directement concernées par le « projet Pizzorno » : Saint-Beauzire, bien sûr, mais aussi Paulhac, Saint-Just-près-Brioude, Saint-Laurent-Chabreuges et Beaumont. Durant cette période, la commission a siégé à quatorze reprises, reçu près d'un millier de personnes et étudié 315 observations et interrogations portées sur les registres, « toutes défavorables, voire hostiles au projet », ainsi que 635 courriers, « dont 17 favorables et 618 défavorables ». Enfin, la commissions'est également vue remettre une pétition de 6.330 signatures par l'association de sauvegarde de l'environnement en Brivadois (ASEB).




Dans un second temps, les commissaires enquêteurs rappellent les grandes lignes, techniquement parlant, du projet, avant d'évoquer « son impact environnemental ».

Si la commission estime que les « atteintes portées sur le site » intra-muros qu'il s'agisse « des atteintes visuelles, des odeurs perceptibles, de la consommation d'eau potable, de la pollution des eaux ou des aspects paysagers » ne suscitent pas d'inquiétudes majeures, en revanche, les « atteintes portées sur l'environnement à l'extérieur du site seraient quant à elles beaucoup plus insidieuses ».

Elle détaille ainsi « les atteintes olfactives » ; « la pollution des eaux, par infiltration des lixivias dans les sous-sols des casiers ou via les eaux rejetées dans La Vendage en provenance des bassins de décantation » ; « l'augmentation sensible du trafic routier sur un réseau manifestement inadapté » ou encore « les incidences sur le tourisme ».




Mais la commission a également soulevé des « points complémentaires, dont les explications par le groupe Pizzorno a priori et a posteriori ne l'ont pas convaincue ». Et de citer « la contradiction entre le projet et la loi Montagne », « l'absence de gisement (de déchets) », « les difficultés posées par la desserte routière », mais aussi (et surtout ?) « un projet qui n'a pas fait l'objet d'une étude complète et laisse en suspens de nombreuses incertitudes ».

« Dans de telles conditions, estime la commission dans ses conclusions, répondre favorablement à la demande d'autorisation déposée reviendrait à signer un chèque en blanc au groupe Pizzorno Environnement ».D'où, fort logiquement, l'avis défavorable qu'elle vient d'émettre.

Cette nouvelle étape dans la procédure étant franchie, le dossier va prochainement être étudié pour avis par le comité départemental de l'environnement et des risques technologiques (CODERST). Ce sera alors l'avant-dernière étape, avant que le préfet ne prenne un arrêté favorable ou défavorable au projet Pizzorno

Christian Lefèvre christian.lefevre@centrefrance.com

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